Archives

Emploi - Nicolas Sarkozy précise ses mesures pour l'emploi des jeunes et des seniors

A l'occasion d'un déplacement à Bobigny (Seine-Saint-Denis), Nicolas Sarkozy a confirmé les mesures en faveur de l'emploi des jeunes et des seniors. Au programme, entre autres, la création de 50.000 emplois aidés supplémentaires et le relèvement à 4% du quota de jeunes en alternance dans les grandes entreprises.

Il l'avait annoncé lors de son allocution télévisée du 10 février dernier : 500 millions d'euros supplémentaires vont être consacrés à l'emploi en 2011, dédiés principalement à l'emploi des jeunes et des seniors. Lors d'un déplacement à Bobigny, ce 1er mars, Nicolas Sarkozy a confirmé le montant de cette enveloppe budgétaire et sa composition. Une moitié de la somme va ainsi être destinée à la création de 50.000 emplois aidés supplémentaires.
Jusqu'à maintenant, 390.000 contrats aidés étaient prévus dans le cadre de la loi de finances pour 2011, contre 510.000 l'année précédente. Parmi ces contrats aidés, le président de la République a annoncé le financement de 7.000 contrats d'autonomie supplémentaires pour les jeunes des quartiers en difficulté, soit un total de 15.000 pour 2011.
Autres mesures confirmées pour les jeunes : le relèvement de 3 à 4% du quota des jeunes en formation en alternance imposé aux entreprises de plus de 250 salariés et la mise en place d'un système de bonus-malus. "Les grandes entreprises devront embaucher 4% d'alternants mais, en contrepartie, nous allons moduler la surtaxe pour faire en sorte que celui qui ne fait aucun effort soit davantage pénalisé que celui qui est juste en dessous du seuil. Les entreprises qui ne s'ouvrent pas à l'alternance seront sévèrement sanctionnées, les entreprises qui remplissent presque leurs objectifs seront très peu sanctionnées, mais les entreprises qui dépassent leurs objectifs seront récompensées", a déclaré Nicolas Sarkozy à Bobigny.

Allègement de charges pour les bons élèves

Les bons élèves, dépassant le quota des 4%, bénéficieront ainsi d'un allègement de charges, qui devrait correspondre à 400 euros par jeune supplémentaire en alternance. En dessous des 4%, la majoration, qui représente aujourd'hui 0,1 point (pour une taxe d'apprentissage qui représente 0,5% de la masse salariale), sera proportionnelle au taux d'apprentis dans les entreprises. Entre 3 et 4% d'apprentis, elle sera de 0,05 point, entre 1 et 3% de 0,1 point, au-dessous, elle passera à 0,2 point. Un principe préconisé récemment par l'Assemblée française des chambres de commerce et d'industrie (ACFCI) qui critiquait une "pénalité uniforme" susceptible de démotiver les entreprises.
Pour les entreprises de moins de 250 salariés, qui ne sont pas concernées par la surtaxe, l'exonération de charges sur les embauches supplémentaires de jeunes en alternance, qui avait été mise en place dans le cadre du plan de relance, devrait être rétablie mais portera sur six mois au lieu de douze. "Je crois que ce système est un système pertinent qui va pouvoir ouvrir les portes des entreprises aux jeunes", a assuré le président. D'après les prévisions de l'Elysée, le dispositif devrait permettre d'embaucher 135.000 jeunes en alternance de plus par an, pour un objectif de 800.000 jeunes en apprentissage d'ici à 2015, contre 600.000 actuellement. Des déclarations qui ont conforté les chambres de métiers et de l'artisanat (CMA). "Le président a insisté sur le fait qu'il n'était pas logique que, depuis des décennies, les hommes politiques aient fixé l'apprentissage comme une orientation à privilégier sans avoir donné les moyens d'y parvenir. Il a déclaré vouloir donner ces moyens pour que l'apprentissage devienne effectivement en France, une voie de réussite", ont ainsi souligné les CMA, qui se disent prêtes, aux côtés des régions, à garantir "l'application de ces nouvelles mesures sur le terrain."

Une nouvelle aide de 2.000 euros par senior embauché

Même écho du côté de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui a salué "l'engagement résolu en faveur de l'alternance qui voit ainsi reconnu son rôle unique de marchepied vers l'emploi." L'Association des régions de France ne s'est, quant à elle, pas encore exprimée sur le sujet. Dans un communiqué du 16 février, elle avait toutefois pris la parole, estimant que l'apprentissage devait "être considéré comme une voie de formation initiale complémentaire des autres voies de formation et non pas présenté comme la solution miracle au problème du chômage des jeunes".
Du côté des élus régionaux, premier écho au discours présidentiel, la réaction de Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France, qui a appelé à un accord Etat-région en matière d'apprentissage. "Alors que l'Etat prend à bras-le-corps les questions d'emploi et de formation, la région est loin de jouer son rôle en matière d'apprentissage, qui est pourtant au coeur de ses compétences", a-t-elle ainsi estimé ce 1er mars dans un communiqué.
Au-delà des mesures pour l'emploi des jeunes, le chef de l'Etat a également dévoilé ses recettes en faveur des seniors, dont une aide supplémentaire de 2.000 euros par contrat pour l'embauche d'un demandeur d'emploi âgé de plus de 45 ans. Cette aide, financée par l'Etat dans le cadre de l'enveloppe des 500 millions d'euros, sera cumulable à celle de 2.000 euros déjà versée par Pôle emploi pour les contrats de professionnalisation destinés aux salariés âgés de 26 ans et plus ainsi qu'avec l'exonération de charges sociales applicables aux contrats de professionnalisation pour les demandeurs d'emploi âgés de plus de 45 ans.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis