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Emploi - Nicolas Sarkozy : 500 millions d'euros supplémentaires pour l'emploi

Nicolas Sarkozy a annoncé le 10 février que un demi-milliard d'euros supplémentaire allait être investi dans la politique de l'emploi, avec deux cibles particulières : les chômeurs de longue durée et les jeunes. Le même jour, le Conseil d'orientation pour l'emploi rendait public son diagnostic sur l'emploi des jeunes.

500 millions d'euros supplémentaires pour l'emploi. C'est ce que Nicolas Sarkozy a annoncé le 10 février lors de l'émission "Paroles de Français" diffusée sur TF1. Ce budget, qui sera accordé au ministère du Travail par des économies faites sur l'ensemble des autres ministères, sera réservé à deux catégories de personnes : les chômeurs de longue durée et les jeunes. La moitié du montant doit notamment permettre de financer 50.000 nouveaux contrats aidés, soit 440.000 au total pour 2011, sachant que la loi de finances tablait sur 390.000 contrats aidés pour l'année, pour un budget de 2,6 milliards d'euros. En 2010, 520.000 contrats de ce type ont été signés. Le gouvernement compte "aussi demander aux départements de financer avec l'Etat 60.000 contrats de plus à destination des allocataires du RSA", a précisé le lendemain Xavier Bertrand, ministre du Travail. Le budget supplémentaire consacré à l'emploi doit en outre permettre de suivre davantage de chômeurs. Le gouvernement entend ainsi assurer un suivi à 60.000 demandeurs d'emploi et un suivi renforcé à 40.000 chômeurs de longue durée.

Un objectif "ambitieux mais réaliste" de un million d'apprentis

Côté jeunes, le président de la République affiche un objectif "ambitieux mais réaliste" de un million d'apprentis. Jusque-là, le gouvernement tablait sur un objectif de jeunes en formation en alternance de 800.000 d'ici à 2015, dont 600.000 apprentis. Actuellement, le nombre de jeunes en alternance s'élève à 550.000. Nicolas Sarkozy veut changer le statut de l'apprenti - estimant qu'"il n'y a aucune raison que l'apprenti ait un statut inférieur à l'étudiant pour le logement ou pour la restauration" -, faire construire des dizaines de centres d'apprentis et en rénover d'autres. Sans oublier un système de bonus-malus pour les entreprises, qui devrait être mis en place dans les semaines qui viennent. "Les entreprises qui prendront plus de jeunes en apprentissage ou en formation en alternance auront une diminution de leurs charges ; celles qui ne respecteront pas le nombre d'apprentis à atteindre auront un malus", a précisé le président. "Si votre enfant choisit une formation en alternance, il a deux fois plus de chances de trouver un emploi que s'il suit une formation théorique", a insisté Nicolas Sarkozy.

"Une formation valorisable sur le marché du travail"

Les conclusions du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), qui a rendu public son diagnostic "Emploi des jeunes" le 10 février, vont dans le même sens. Ce diagnostic préconise notamment des "mesures conjoncturelles (soutien à l'alternance, contrats aidés, accompagnement des chômeurs de longue durée)", jugées "indispensables, à un niveau suffisant pour faire face aux conséquences de la crise et cela, jusqu'à ce que soit constatée une décrue significative du chômage et du chômage de longue durée". Le rapport souligne aussi les effets bénéfiques des formations en alternance en termes d'insertion sur le marché du travail : "Leur développement constitue une voie intéressante pour favoriser l'accès des jeunes à l'emploi." Le COE recommande de développer des modules d'enseignement en alternance dans la dernière année de chaque formation d'enseignement supérieur et de faire en sorte que une partie des CAE (contrats d'accompagnement dans l'emploi) passerelles comprenne une formation qualifiante en alternance "afin que les jeunes qui bénéficient de ces contrats puissent acquérir une formation valorisable sur le marché du travail". Le conseil souligne également l'intérêt du contrat de professionnalisation, "particulièrement adapté à certains jeunes qui ont connu des problèmes d'insertion dans l'emploi et ne souhaitent pas retourner en formation dans un cadre scolaire". Il estime qu'il faut développer l'apprentissage dans la fonction publique, qui a déjà connu ces derniers temps une forte progression : +17 % en 2009. Enfin, le COE préconise de clarifier la répartition des compétences dans la politique d'insertion professionnelle des jeunes et de simplifier sa gouvernance, avec notamment la désignation d'un pilote.

 

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