Archives

Emploi - Les missions locales veulent former 50.000 jeunes en alternance par an

Le gouvernement s'est fixé comme objectif de former 800.000 jeunes en alternance d'ici à 2015. Les missions locales souhaitent participer à cet effort mais pas sans contrepartie...

Les missions locales souhaitent contribuer à l'objectif du gouvernement de développer l'alternance. Dans une lettre transmise le 26 janvier 2011 à Xavier Bertrand, ministre du Travail, Bernard Perrut, le président du Conseil national des missions locales (CNML) a proposé d'y participer à hauteur de 50.000 jeunes, soit 10% des jeunes accueillis chaque année dans le réseau. Au total, le gouvernement s'est donné l'objectif de passer de 600.000 à 800.000 jeunes formés en alternance d'ici à 2015. Des mesures ont d'ores et déjà été proposées, comme le relèvement de 3 à 4% du quota de jeunes en alternance pour les entreprises et une exonération de charge compensée (si l'entreprise fait mieux que la loi, elle gagne un avantage sur les charges). Des objectifs que le Premier ministre a rappelés lors d'une visite, le 27 janvier, à Issy-les-Moulineaux au siège de Microsoft France, une société jugée "exemplaire" en la matière puisque 5% de ses embauches se font sous forme de contrat en alternance. "La question la plus importante est le chômage des jeunes et l'apprentissage est une des solutions les plus efficaces pour lutter contre le chômage des jeunes", a ainsi insisté François Fillon lors de sa visite, soulignant que le gouvernement attendait les propositions des partenaires sociaux pour travailler sur le sujet.
De son côté, si Bernard Perrut compte participer à cette relance de l'alternance, ce n'est pas sans contrepartie. Il demande un véritable "plan d'actions" avec des mesures spécifiques pour les jeunes accompagnés par les missions locales,  particulièrement pour ceux qui bénéficient du contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis). Autres demandes : la création de fonds social d'aide aux apprentis, "comme il en existe déjà dans certaines régions", pour répondre aux problèmes de logement et de mobilité des jeunes en alternance, ainsi que le développement de parcours préparatoires à l'apprentissage, qui permettent aux jeunes de mieux s'orienter, de confirmer leur projet et de recevoir un soutien pour la recherche d'un maître d'apprentissage. Une étude de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), publiée le 12 janvier, a en effet montré que 71% des jeunes interrogés n'ont pas été informés et orientés pour choisir la voie de l'apprentissage comme une filière de formation à part entière et que près de 45% des entreprises ont rencontré un seul candidat pour le poste concerné. Ce qui amène souvent à des ruptures de contrat, dans un quart des cas…

Les missions locales "quasi-absentes" des contrats d'objectifs

Le CNML souhaite aussi que des "développeurs de l'apprentissage" soient dédiés aux missions locales. Cette fonction, prise en charge par les chambres de commerce et d'industrie, a été mise en place pour promouvoir l'alternance, auprès des entreprises. 275 développeurs, pour un budget de 9,7 millions d'euros, sont actuellement en action sur le territoire et doivent permettre la signature de 37.000 contrats d'ici fin 2011. Enfin, Bernard Perrut demande à ce que les associations régionales des missions locales soient associées à l'élaboration et au pilotage des futurs contrats d'objectifs et de moyens (COM) qui doivent être signés d'ici cet été. D'après lui, "malgré l'importance des régions dans les missions locales, ces dernières ont été quasi-absentes des COM." Ces contrats ont été créés par la loi de programmation pour la cohésion sociale de 2005 pour développer l'apprentissage. L'Etat, la région, les chambres consulaires, et une ou plusieurs organisations représentatives d'employeurs et de salariés peuvent signer de tels contrats. Conclus pour cinq ans, ils doivent être maintenant renouvelés et les négociations vont bientôt démarrer. Il y a quelques jours, le ministre du Travail a interpellé les régions sur ce sujet, les invitant à s'engager pour faire plus et mieux pour l'apprentissage. Le gouvernement a l'intention de renégocier à la hausse avec chaque conseil régional les contrats de deuxième génération, dans lesquels il va investir plusieurs centaines de millions d'euros par an. Pour ce faire, Nadine Morano, ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, va engager un tour de France des régions. 

 

Téléchargements

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis