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Grand Paris - Michel Mercier plaide pour un projet unique entre l'Etat et la région Ile-de-France

Alors que la concertation autour du réseau de transport du Grand Paris vient de démarrer, Michel Mercier a plaidé, mercredi 29 septembre, pour un rapprochement entre les projets de l'Etat et celui de la région. "J'espère bien qu'au bout du débat, nous parviendrons à un accord avec les collectivités locales, avec un engagement de l'Etat et des collectivités ensemble pour le quotidien et l'avenir", a déclaré le ministre chargé du dossier à l'occasion des premières assises parlementaires sur le Grand Paris. L'Etat envisage la création d'un nouveau réseau de métro automatique de grande capacité en rocade d'environ 155 kilomètres qui reliera Paris aux pôles stratégiques de la région Ile-de-France et qui dessinera une double boucle desservant les territoires de l'agglomération. De son côté, la région Ile-de-France défend son projet Arc express, une rocade de métro automatique en proche banlieue. Michel Mercier a appelé à un "projet unique" qui "ne doit rien renier des objectifs fixés par l’Etat ou par la région, mais qui peut évoluer quant à la manière de les atteindre".

André Santini, président du conseil de surveillance la société du Grand Paris, a expliqué quant à lui qu'"on n'a pas les moyens de payer deux réseaux" et qu'il fallait prendre en compte les projets de chacun pour aboutir à un maximum de synthèse. Mais les initiateurs du projet tiennent aussi à le préciser : le Grand Paris n'est pas qu'un projet de transport. "Si le seul objectif du Grand Paris avait été de développer un réseau de transport, on n'aurait pas eu besoin de loi", a ainsi souligné Christian Blanc, député des Yvelines et ancien secrétaire d'Etat à la région capitale, qui a rappelé que le but initial était de développer le potentiel de Paris en tant que "ville-monde" et d'obtenir un gain de croissance de 2%, soit doubler la capacité de croissance de la ville. "Un objectif qui a fait hurler mais qui est atteignable. Je pense qu'on peut même faire mieux, a assuré Christian Blanc. Nous avons la chance d'avoir en Paris une ville-monde, qui est la quatrième ville du monde après New York, Londres et Tokyo. A l'époque de la globalisation, posséder un potentiel de cette nature est précieux." Un potentiel qui de l'avis de tous a un impact logique sur le développement des villes autour de l'agglomération.

Les élus de la grande couronne, parents pauvres du Grand Paris

A titre d'exemple, Pierre Dartout, délégué interministériel à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale, cite ainsi le pôle de production de médicaments qui s'étend sur quatre régions (Ile-de-France, Centre, Haute et Basse-Normandie) et bénéficie aussi, grâce à l'attractivité de Paris, à la région Picardie. "Le débat est le suivant pour les villes : savoir si leur vocation est de devenir des villes-dortoirs ou des villes de production, a expliqué Pierre Dartout durant le débat. La longueur des trajets quotidiens des gens s'allongent sans que leur durée ne s'allonge, le risque est donc bien là que certaines villes autour de Paris deviennent des villes-dortoirs." Pour le délégué interministériel, ces villes doivent prendre leur avenir en main, veiller à développer leur propre attractivité, et aussi faire connaître cette attractivité. Même opinion du côté de Christian Blanc : "Pour les villes qui sont en périphérie, ça va dépendre de votre savoir-faire, a-t-il déclaré aux participants. Il y a des potentiels qui vont s'ouvrir, tout dépendra de votre capacité à y répondre." Les maires de certaines villes ont déjà exprimé leurs craintes d'être les grands oubliés du projet. Michel Teulet, président par intérim de l'Association des maires de d'Ile-de-France (Amif), a ainsi relayé ces inquiétudes. "Les élus de la grande couronne ont l'impression d'être les parents pauvres de la capitale et souhaitent bénéficier des effets positifs de ce projet ; à terme, le projet va pouvoir irriguer l'ensemble du territoire, mais dans un premier temps, il faut réfléchir au moyen de rabattement vers ces territoires." Autre question posée par l'Amif : celle de la péréquation. "Aujourd'hui, quand on regarde la dépense par habitant, ça peut aller du simple au double selon les communes, a ainsi signalé Michel Teulet. Et les salariés qui créent de la richesse dans une commune ne vivent pas forcément dans celle-ci. Parallèlement aux travaux sur la croissance, il faut mener une réflexion pour arriver à mieux répartir cette richesse entre les territoires." Autant de sujets qui seront peut-être abordés lors de la consultation publique qui a démarré le 30 septembre 2010 et qui durera jusqu'au 31 janvier 2011. 70 réunions sont ainsi programmées dans les prochaines semaines. "Il s'agit d'une consultation gigantesque, a assuré André Santini. C'est la première fois qu'on va consulter autant de gens."


Emilie Zapalski

 

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