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Aménagement - Grand Paris : le CAS propose trois pistes de gouvernance

Alors que le projet de loi amendé sur le Grand Paris sera examiné à partir de mercredi au Sénat, une note du Conseil d’analyse stratégique (CAS) se penche sur la question de la gouvernance de ce vaste ensemble. Un point non traité par l’actuel projet de loi, le président de la République ayant décidé de l’aborder ultérieurement. Mais les élus franciliens avancent déjà leurs pions. D’aucuns verraient bien le syndicat mixte d'études Paris Métropole, qui comprend une centaine de collectivités franciliennes, essentiellement de gauche, aux commandes. Un sujet éminemment politique qui avait conduit des élus de droite à riposter en créant l’association "Ile-de-France métropole", l’automne dernier.
Le CAS rappelle que la priorité du Grand Paris est le développement économique, rivaliser avec les grandes métropoles du monde. Ce n’est donc pas un hasard si l’auteur du projet de loi, Christian Blanc, est aussi le père des pôles de compétitivité dont il avait dressé les contours dans son rapport "Pour un écosystème de croissance" de 2004. Le conseil souligne qu’en dépit d’un potentiel très important (l’Ile-de-France concentre 42,5% des dépenses de recherche et développement en France), la région possède peu de pôles de compétitivité : sept contre neuf et onze, respectivement pour Rhône-Alpes et Paca.
"Le retour à un schéma de gouvernance centralisé, piloté par l’Etat, ne saurait répondre aux défis contemporains", souligne le conseil qui prend pour exemple le Grand Londres où entreprises et collectivités élaborent ensemble la stratégie territoriale. Il propose trois options, chacune à sa manière étant chargée d'élaborer un "plan d’aménagement et de développement du Grand Paris". La première serait celle de la nouvelle "métropole" du Grand Paris, répondant aux critères définis dans le projet de réforme territoriale (EPCI couvrant un ensemble de plus de 450.000 habitants...). Elle comprendrait "ses propres instances délibérative et exécutive". Deuxième option : un établissement public du Grand Paris, reprenant le schéma de développement retenu pour le plateau de Saclay (article 20 et suivants du projet de loi sur le Grand Paris). Enfin, une troisième option "souple" s’inspire de l’expérience des "villes-monde" du nord de l’Europe : un Comité de pilotage du développement du Grand Paris. Ce modèle serait assez proche du fonctionnement de la politique régionale européenne ou du fonctionnement des contrats de projets Etat-régions qui aurait permis dans bien des régions d’obtenir des résultats supérieurs à ceux de l’Ile-de-France.
M.T.