Transports - Le Val d'Oise ne veut pas être le laissé pour compte du Grand Paris
"Le Val d'Oise dans le Grand Paris, c'est capital !" Tel est le titre de la contribution que le département du nord-ouest parisien a élaborée avec les principaux acteurs de son territoire (communautés d'agglomération, communautés de communes, chambre de commerce et d'industrie, chambre d'agriculture, écoles et universités du pôle de recherche et d'enseignement supérieur, représentants des secteurs de la jeunesse, de la culture et des sports, partenaires sociaux) pour que sa place dans le Grand Paris soit pleinement reconnue. "Nous ne pouvons nous satisfaire du projet tel qu'il est présenté aujourd'hui, prévient Didier Arnal, président du conseil général du Val d'Oise. A la veille du débat public, on est aux antipodes des objectifs qui avaient été définis par le président de la République car Christian Blanc (ex secrétaire d'Etat au Grand Paris, NDLR) a encouragé une concurrence exacerbée entre territoires et les propositions qui ont été faites ne vont faire qu'accentuer la concentration sur un nombre très réduit de pôles. Nous constatons que dans le Val d'Oise, en dehors du pôle de Roissy, tout est oublié en termes d'approche territoriale." Dans ce contexte, le projet de transport du Grand Paris ne répond pas non plus aux attentes des élus comme des "forces vives" valdoisiens. La plupart des infrastructures qu'il propose sont situées en dehors du territoire du Val d'Oise et il faut donc créer les interconnexions nécessaires pour permettre aux habitants d'en profiter, souligne la contribution départementale.
Si la radiale entre La Défense et l'aéroport de Roissy, avec la création d'une gare à Gonesse intéresse le département car elle permettra le désenclavement de sa partie est, la question de son financement reste posée. "Nous serons extrêmement vigilants à ce que sa réalisation ne retarde pas celle des autres projets déjà programmés sur le secteur et en premier lieu le barreau de Gonesse", assurent les contributeurs. Ce barreau ferroviaire entre le RER D et le RER B vise à améliorer les services de transports entre l'est du Val d'Oise et la zone d'emplois de Roissy. Autres revendications des élus et acteurs socio-économiques du Val d'Oise : disposer de liaisons rapides Cergy-Roissy et Argenteuil-Roissy grâce à un transport en commun en site propre, en l'occurence un bus à haut niveau de service, et, dans le débat à venir sur la ligne à grande vitesse Paris-Normandie, prévoir la création d'une gare à Cergy. Le président du conseil général défend aussi ardemment plusieurs projets routiers qui lui paraissent indispensables pour remédier à la saturation du réseau actuel : le contournement de Roissy par le nord et l'achèvement de l'A16 sur la francilienne et de l'A15 sur le boulevard péripérique. "Nous devons à la fois nous projeter sur le long terme mais aussi veiller à améliorer la qualité des transports au quotidien pour les habitants, résume-t-il. De ce point de vue, les projets du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) sont bien avancés avec la requalification des deux lignes de RER et l'accélération du renouvellement du matériel".
Anne Lenormand
