Transports - Ferroviaire : régions et SNCF veulent coopérer plus étroitement
La commission infrastructures et transport de l'Association des régions de France (ARF), présidée par Jacques Auxiette, à la tête de la région Pays-de-la-Loire, a auditionné le 15 septembre Guillaume Pépy, président de la SNCF. Les relations entre la SNCF et les régions étaient jusqu'à présent surtout bilatérales, sans vraie structure de discussion pour prendre en compte les préoccupations communes des collectivités, a expliqué à l'AFP Jacques Auxiette. Selon lui, la coordination est devenue d'autant plus nécessaire que les régions ne sont désormais plus maîtresses de leurs rentrées fiscales. "Si on n'a plus de sous, il va bien falloir regarder où l'on intervient", a-t-il mis en garde, n'excluant pas que certaines régions aient à renoncer à commander de nouveaux trains, voire à dénoncer les conventions qui les lient à la SNCF pour l'exploitation des TER.
Pour l'heure, régions et SNCF ont convenu d'organiser régulièrement des "auditions thématiques pour rendre plus transparentes" leurs relations financières dans des domaines tels que les tarifications, la fiscalité locale applicable aux transports, le financement des schémas d'accessibilité ou le renouvellement des matériels, ont-elles indiqué dans un communiqué commun. Un groupe de travail chargé de plancher sur la gestion des gares, qui appartiennent désormais à Gares & Connexions - une branche autonome de la SNCF-, va être mis sur pied, avec pour objectif de définir notamment "les ambitions partagées en matière d'intermodalité" (simplification des correspondances). La SNCF et l'ARF vont en outre créer un groupe de prospective sur les "nouveaux déplacements de la vie quotidienne" régionaux et interrégionaux, qui traitera notamment des questions de multimodalité (coordination de différents moyens de transport). Les deux parties doivent enfin signer très rapidement "une charte pour le service public régional".
Par ailleurs, la remise du rapport sur les modalités d'une ouverture à la concurrence des trains régionaux (TER) va être à nouveau retardée, le temps que soit réglée la réforme des retraites, a indiqué ce 16 septembre le sénateur Francis Grignon, qui dirige la commission qui en est chargée. L'élu UMP du Bas-Rhin "espère" maintenant finir avant la fin de l'année. Le travail "est bien avancé", a-t-il ajouté, relevant qu'il a déjà été largement dévoilé sur l'internet. Selon la version du document diffusée en mai, la commission se prononce pour que les régions, si elles le souhaitent, puissent ouvrir des TER à la concurrence afin d'obtenir "des gains de productivité et une diminution des coûts (...) à qualité de service inchangée, voire supérieure". La commission Grignon devait initialement rendre sa copie au printemps, mais sa présentation avait été reportée à la rentrée, le temps de consulter les nouveaux exécutifs régionaux. Or lesdits exécutifs n'ont pas été approchés, selon Jacques Auxiette. Ce que confirme Francis
Grignon. Dans la profession, on explique ces retards par la volonté de ne pas braquer les syndicats de cheminots. La SNCF a connu une longue grève en avril et le climat social est actuellement très tendu avec la réforme des retraites.
Anne Lenormand avec AFP