Apprentissage : Xavier Bertrand affiche son soutien à la réforme malgré l'opposition de Régions de France
Alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes a menacé de geler ses investissements dans les CFA et que Régions de France a condamné la réforme présentée le 9 février par le Premier ministre en matière d'apprentissage, le président des Hauts-de-France a affirmé son soutien à la réforme à laquelle il compte bien participer.
Si les régions ont exprimé leurs désaccords avec les propositions présentées le 9 février par le Premier ministre en matière d'apprentissage (voir ci-dessous notre article du 9 février), Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a fait savoir qu'il y était favorable. "Je soutiens la réforme", a-t-il ainsi signalé aux Echos, estimant qu'il ne fallait pas "traîner des pieds quand il s'agit de l'avenir des jeunes et de combattre le chômage". Il compte bien y participer, malgré l'opposition de l'association Régions de France, et approuve le mode de financement proposé pour les centres de formation d'apprentis (CFA) : un financement conditionné au nombre d'apprentis qu'ils accueillent. "Cela permettra de mesurer l'efficacité des moyens mis en œuvre", a affirmé Xavier Bertrand.
A l'inverse, la région Auvergne-Rhône-Alpes suit le mouvement de Régions de France. Le jour-même où Edouard Philippe présentait ses vingt mesures sur l'apprentissage, la vice-présidente en charge de l'apprentissage, Stéphanie Pernod-Beaudon, annonçait le gel des investissements régionaux dans les CFA pour 2018 . La région attend toutefois une confirmation du projet par le président de la République. Elle souhaite aussi geler les ouvertures et fermetures de section. Impossible pour la région de faire des investissements dans des CFA dont elle n'aura plus la gestion demain… Hervé Morin, président de Régions de France, avait lui aussi invoqué l'idée pour les régions de sortir de tout dispositif sur l'apprentissage dans le cas où le gouvernement continuerait dans la même voie, celle de ce qu'il appelle "la privatisation de l'apprentissage", autrement dit le transfert aux branches professionnelles.
Les partenaires sociaux doivent encore se retrouver le 16 février pour une dernière réunion de concertation, après une réunion qui s'est tenue ce 14 février.
Dans une communication en conseil des ministres ce même 14 février, la ministre Muriel Pénicaud a rappelé les principales dispositions présentées une semaine plus tôt par le chef du gouvernement. Sur le statut des apprentis, il s'agit de la hausse de leur rémunération, d'une aide au permis de conduire, d'un accès à des "prépa-apprentissage", d'une information sur la "qualité des formations". Côté entreprises : une seule cotisation alternance au lieu de deux, l'assurance que "tout contrat en alternance sera financé", une "coécriture" des diplômes professionnels par les partenaires sociaux avec l'Etat, une possibilité d'embauche "tout au long de l’année", moins de freins réglementaires, "aide à l’embauche unique ciblée sur les TPE-PME et sur les niveaux bac et pré-bac", fin de l’autorisation administrative d’ouverture et de fermeture des CFA. Enfin, a indiqué la ministre du Travail dans sa communication, "les conseils régionaux se verront confier des responsabilités en matière d'information sur l'orientation" et "le barème ou 'hors quota' [sera] préservé et librement affecté par les entreprises"…
Le futur projet de loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" doit être présenté au printemps.