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Formation, apprentissage, assurance chômage : le Premier ministre annonce un projet de loi "à l'été"

Après le volet "flexibilité" de la réforme du travail composé des cinq ordonnances qui vont être examinées en conseil des ministres le 22 septembre, le gouvernement va ouvrir début octobre le volet "sécurité", c'est-à-dire les chantiers de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'assurance chômage. Le 14 septembre, en ouverture des 50 ans de l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), le Premier ministre a indiqué que l'objectif du gouvernement était d'aboutir à l'adoption d'une loi à l'été 2018.

L'objectif est d'aboutir à "un projet de loi déposé au printemps au Parlement en vue d'une adoption définitive à l'été [2018]" sur le volet "sécurité" de la réforme sociale, c'est-à-dire la formation professionnelle, l'apprentissage et l'assurance chômage, a déclaré le Premier ministre, Edouard Philippe, le 14 septembre 2017, en ouverture du cinquantième anniversaire de l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Après le chantier sur les ordonnances réformant le code du travail, le gouvernement s'apprête à ouvrir "une deuxième phase de transformations qui prolongera la précédente, toujours dans le but de libérer, protéger et sécuriser". Cette nouvelle phase comprend "deux volets principaux : [celui] de la compétence et la réforme de l'assurance chômage".
Sur ces deux volets, le gouvernement va "engager la concertation" dont les acteurs seront "le président de la République tout d'abord, [le Premier ministre] ensuite et enfin, la ministre du Travail". Ce travail sera mené "avec rigueur et méthode" et sans précipitation. Edouard Philippe mentionne un délai "d'environ six mois" pour "réfléchir avec les organisations syndicales".

Investir dans la formation et l'apprentissage

"Nous allons investir dans la formation professionnelle", déclare le Premier ministre, présentant "le volet de la compétence comme le meilleur bouclier contre le chômage" et rappelant que "le président de la République a pris un engagement très clair : celui de former un million de demandeurs d'emploi d'ici la fin du quinquennat".
Pour que l'argent soit investi de manière "efficace", il annonce une réforme "en profondeur de notre système de formation professionnelle". Le gouvernement n'entend "pas mener cette réforme seul", mais "avec l'aide de tous les acteurs concernés : organisations syndicales, régions, professionnels de l'enseignement et entreprises". L'objectif est de "garantir une totale transparence sur la qualité des formations" et "sur la capacité à accompagner leurs bénéficiaires vers un emploi stable".
Il s'agit aussi de "mettre un terme à une incroyable injustice : celle qui consiste à former toujours plus ceux qui le sont déjà très bien depuis leur plus jeune âge". L'apprentissage constitue le deuxième pan de cette réforme. Cette filière est "une voie royale pour l'emploi dont nous avons perdu le chemin" à la différence d'autre pays frontaliers.

Réformer l'assurance chômage

Le second volet "sécurité" concerne la réforme de l'assurance chômage. "Il complète le mouvement que nous avons engagé au sujet du statut des indépendants", précise le Premier ministre. Cette réforme consiste à étendre le bénéfice de l'assurance chômage aux indépendants et aux salariés démissionnaires une fois tous les cinq ans. La question de la gouvernance du régime de l'assurance chômage sera "certainement à discuter avec les partenaires sociaux", ajoute Edouard Philippe.

 

Nouvelles formes de travail : Muriel Pénicaud "très preneuse d'une négociation interprofessionnelle"

En clôture des 50 ans de l'Ajis, la ministre du Travail s'est dite "très preneuse" d'une négociation interprofessionnelle sur les nouvelles formes de travail, selon l'AFP. Celle-ci pourrait porter en particulier sur "les nouvelles formes de travail" et "les plateformes". Muriel Pénicaud souhaite clarifier "la situation de flou où l'on est aujourd'hui". "Tous les métiers sont quasiment aujourd'hui impactés" par la "transformation technologique permanente". Celle-ci entraînerait dans les dix ans à venir la suppression de "10 à 15% d'emplois", alors que "15 à 20%" seraient crées et "50% profondément transformés".