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Les lignes directrices du projet de réforme de la formation du nouvel exécutif

Former massivement les demandeurs d'emploi et les jeunes peu qualifiés, réduire les intermédiaires entre les personnes et les services, permettre un "accès informé" à la formation en labellisant les organismes de formation. Telles sont les "lignes directrices" du projet de réforme de la formation professionnelle du nouvel exécutif. 

Les priorités sur la formation professionnelle du programme d'Emmanuel Macron ont été décrites par Anousheh Karvar, coordinatrice au pôle travail pour En marche !, qui fut directrice adjointe de cabinet de l'ex-ministre du travail, Myriam El Khomri, lors d'une conférence organisée par l'Université ouverte des compétences (UODC), le 30 mai 2017.

Ce programme sera mis en route "dès que l'exécutif prendra la main" sur la question de la formation, a précisé Anousheh Karvar. Il sera à la charge de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Pour l'heure, l'actualité sociale se concentre sur la réforme du Code du travail par ordonnances d'ici la fin de l'été. D'après nos informations, la réforme de la formation professionnelle devrait avoir lieu au printemps 2018 et celle du financement de l'apprentissage, en 2019.

Former massivement… Mais à quoi?

La question "Former à quoi?" a été "un peu oubliée" dans la mise en œuvre du Plan 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi lancé par le précédent exécutif, observe Anousheh Karvar. Pourtant, "nous avions demandé des cartographies sur les emplois et les compétences par territoire et par bassin d'emploi, mais les résultats n'ont pas été satisfaisants". Les données transmises au ministère du Travail n'étaient "pas toujours exploitables". D'autre part, Anousheh Karvar souligne l'importance de "prendre en compte à la fois les besoins sociaux, les demandes des citoyens et les orientations de l'économie" pour répondre à la question des objectifs de la formation qui n'est "pas un remède" au chômage.

L'une des pistes pour le nouvel exécutif consiste à anticiper les besoins "par filière". D'ailleurs, "si Emmanuel Macron souhaite réduire le nombre de branches professionnelles, ce n'est pas tant en raison de leur nombre que de la nécessité de raisonner en filière", insiste Anousheh Karvar. Pour former les aidants familiaux à l'utilisation des outils digitaux et des objets connectés, par exemple, il faut faire dialoguer ensemble le secteur de l'économie sociale et solidaire, le Syntec numérique et d'autres partenaires "dans un esprit de filière".

Des formations longues et un accompagnement renforcé

Par ailleurs, l'ex-directrice adjointe de cabinet de Myriam El Khomri précise que, dans le cadre du programme du nouvel exécutif, les demandeurs d'emploi et les jeunes bénéficieront de formations plus longues que celles proposées dans le cadre du plan 500.000 (entre trois et cinq ans) et plus qualifiantes. "Nous avons été contraints" à aller vite pour mettre en œuvre le plan 500.000, note Anousheh Karvar.

Le nouvel exécutif souhaite aussi mettre l'accent sur l'accompagnement des personnes dans la mesure où il souhaite "libérer les énergies" et "réduire les intermédiaires" entre les personnes et les organismes de formation. Le développement du compté personnel de formation (CPF) composante du compte personnel d'activité (CPA) est au cœur de la réforme à venir. Le CPF sera alimenté "par une grande partie des contributions des employeurs". Reste une question importante à laquelle la mandature devra s'attaquer, souligne Anousheh Karvar: "Comment, à moyens constants, peut-on améliorer le Conseil en évolution professionnelle (CEP)"?


 

Un plan de 15 milliards d'euros
Le nouvel exécutif souhaite lancer un vaste plan de formation qui devrait être financé à hauteur de 15 milliards d'euros. En bénéficieraient un million de demandeurs d'emploi et un million de jeunes peu ou pas qualifiés.
D'autre part, il veut augmenter le nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes (de 150.000 cette année à 200.000) et propose de créer des "emplois francs". Lorsqu'une entreprise embauchera en CDI un habitant des quartiers prioritaires de la politique de la ville, elle devrait bénéficier d'une prime de 15.000 euros, étalée sur les trois premières années (en CDD: 5.000 euros sur les deux premières années).
V.G.M.

 

 

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