Premier rendez-vous de Grenelle "Travail et emploi" : priorité à la formation professionnelle et à l'apprentissage
La réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage est l'une des priorités du gouvernement, a indiqué la ministre du Travail lors du premier rendez-vous de Grenelle "Travail et emploi" qui a eu lieu le 5 septembre 2017, afin notamment de favoriser l'accès à l'emploi des jeunes.
Le premier rendez-vous de Grenelle "Travail et emploi" s’est déroulé le 5 septembre au ministère du Travail, inaugurant un nouveau mode de communication en matière d’emploi, dont la fréquence sera trimestrielle. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud y a confirmé l’intention du gouvernement de lancer un plan d’investissement massif dans la formation professionnelle et l’apprentissage : pour 1 million de jeunes et 1 million de chômeurs de longue durée. Ce dispositif de formation aura un volet "accompagnement" renforcé pour les jeunes.
Elle s’était rendue la veille dans le Tarn, pour y rencontrer des apprentis au CFA Pôle formation automobile d’Albi, les équipes pédagogiques et les acteurs de la formation professionnelle, mais aussi des entreprises du secteur qui recrutent et forment des apprentis. Son constat : "un taux d’insertion de 90% des jeunes apprentis automobiles, soit un très bon chiffre, mais 200 places non pourvues, faute de compétences". Elle compte sur cet investissement dans la formation des jeunes pour "réduire le gap" entre les compétences de ces derniers et les besoins des entreprises. A l’appui de cette priorité, elle a rappelé que le chômage frappe plus durement les personnes dépourvues de qualification que celles qui ont un niveau bac plus 2, et que cet écart a tendance à se creuser ces dernières années.
A la suite de cette annonce, la ministre a été interpellée sur la décision controversée, prise cet été par le gouvernement, de diminuer les emplois aidés, alors qu’ils sont justement susceptibles de favoriser l’accès à l’emploi des jeunes.
Dispositifs d’accès à l’emploi des jeunes : une étude est lancée
Après avoir cité un certain nombre d’autres dispositifs bénéficiant à ces derniers - contrats de qualification, garantie jeune, école de la deuxième chance, apprentissage …-, Muriel Pénicaud a argué de la nécessité de les inscrire dans le sens d’un "accès à l’emploi durable". "De plus, a-t-elle ajouté, il convient de toute façon d’apporter des solutions pérennes aux besoins permanents auxquels répondent actuellement les contrats aidés, notamment dans le secteur du handicap, où ils sont pour le moment maintenus". Enfin, elle a annoncé avoir chargé Jean-Marc Borello, figure de l'économie sociale et solidaire, d’étudier l’ensemble des dispositifs d’accès à l’emploi des jeunes afin de dégager des pistes d’améliorations. Celui-ci devrait rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année.
On devrait ainsi en savoir plus lors du prochain rendez-vous de Grenelle, en décembre. La ministre a choisi ce nouveau cadre pour communiquer chaque trimestre sur les chiffres du marché du travail, avec une nouveauté : plus question de commenter les chiffres mensuels de Pôle emploi, elle se référera dorénavant à quelque 40 indicateurs issus entre autres des statistiques trimestrielles de l’Insee, et compilés dans un "cahier de graphiques". Lors de ce premier rendez-vous, les chiffres ont été commentés par trois experts : Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee, Xavier Timbeau, directeur de la conjoncture de l’OFCE et Philippe Gudin de Vallerin, chef économiste Europe de Barclays.