L'apprentissage connaît un léger rebond de 1,9% en 2016... mais stagne au sein des collectivités

Le nombre d’apprentis a augmenté de 1,9% en 2016, d’après les chiffres de la Dares (ministère du Travail) publiés lundi 4 septembre. Un rebond qui n’était pas arrivé depuis 2012. En 2015, les chiffres s’étaient stabilisés grâce à l’aide de 4.400 euros pour les TPE employant des apprentis mineurs. En 2016, le rebond est plutôt le fait des entreprises de plus de 10 salariés et, surtout, de plus de 50 salariés (+ 4,4%), "retrouvant ainsi la tendance structurelle observée depuis vingt ans".
Dans le détail, la Dares comptabilise 288.700 entrées en apprentissage en France l’an dernier : quelque 275.300 jeunes sont entrés dans le dispositif dans le privé (+1,2%) et 13.400 dans le public (+19,4%). 4.300 contrats ont été signés par les services de l’Etat (+64,7%), ce qui est lié aux décisions de la conférence sociale de 2014. Les collectivités restent les premières utilisatrices de ces contrats dans le public (voir notre article de juillet "En 2016, la territoriale demeure le principal employeur des nouveaux apprentis de la fonction publique"), mais "elles voient leurs efforts stagner (-0,2%) après avoir fortement diminué en 2015 (-13,9%)". Elles ne représentent plus que 39% des entrées en 2016. Une donnée notable lorsqu'on sait que l'exécutif évoque aujourd'hui, dans le cadre de la crise sur les contrats aidés, sa volonté de développer l'apprentissage au sein des collectivités.
Autre enseignement : les recrutements dans le privé sont surtout tirés par l’enseignement supérieur (avec une hausse de 5,3% pour les Bac+2), alors qu’ils sont en baisse dans les niveaux CAP (-1,1%) et baccalauréat ou brevet professionnel (-1,3%). Ce qui coïncide aussi avec la taille des entreprises (les plus grandes embauchant généralement à des niveaux plus élevés).
La baisse observée dans les niveaux IV et V (CAP, bac et brevet professionnel) s'inscrit dans une "tendance de long terme", observe la Dares. "Depuis 2008, le nombre d'entrées d'apprentis au niveau secondaire a diminué de 24%." Les 4/5e de ce recul sont dus à la baisse de l'emploi dans les métiers traditionnels de l'apprentissage comme le bâtiment, l’industrie, la coiffure, l’esthétique et l’hôtellerie-restauration, explique-t-elle.
Par secteur d’activité, la hausse de 2016 profite surtout à l’industrie (+2,5%), au tertiaire (+1,2%) et se stabilise dans la construction après sept années de baisse ! En revanche, les embauches diminuent dans le domaine agricole (-2,7%). Dans l’industrie, elles augmentent dans tous les domaines sauf l’énergie (-1,7%). Dans les services, deux secteurs connaissent une baisse importante : la restauration et l’hébergement (-5%), et la coiffure et les soins (-3,5%).