Contrats aidés : l'AMF "demande solennellement au gouvernement de prendre toutes les mesures adéquates"
C'est dès début août que l'Association des maires de France (AMF), par un courrier signé de son premier vice-président délégué, André Laignel, alertait le gouvernement sur les conséquences de la baisse inattendue du nombre de contrats aidés auxquels les collectivités et associations locales peuvent faire appel. D'autres associations d'élus locaux et bien d'autres acteurs se sont faits entendre sur le sujet (voir notre article du 25 août). Ayant, depuis, constaté que "de très nombreuses remontées du terrain confirment ces inquiétudes", l'AMF enfonce le clou en demandant aujourd'hui "solennellement au gouvernement de prendre toutes les mesures adéquates pour que la rentrée scolaire et les activités périscolaires puissent être assurées dans de bonnes conditions dans toutes les communes de France". Dans un communiqué diffusé le 28 juillet - à la veille d'ailleurs de la conférence de presse de rentrée du ministre de l'Education (voir ci-dessous notre article du jour) -, l'AMF rappelle en effet que les emplois aidés sont "devenus un personnel indispensable pour assurer notamment la mise en oeuvre des activités périscolaires dont les TAP/NAP, l'accompagnement des enfants en situation de handicap, l'organisation de la pause méridienne, l'entretien des locaux, etc." Or moins d'un mois avant la rentrée, "de très nombreux maires, après avoir obtenu confirmation de leur éligibilité au dispositif des contrats aidés et après signature de ceux-ci, ont été avertis oralement par Pôle emploi que l’engagement de l’Etat ne pourrait être honoré".
Certes, "les contrats aidés ne sont qu’une réponse partielle et perfectible au problème du chômage", reconnaît l'AMF qui, plus globalement, demande "une véritable concertation avec tous les partenaires avant toute décision sur un nouveau dispositif d’insertion".
Le problème dépasse évidemment le seul champ de l'école et de l'enfance, sachant en outre que "de nombreuses associations locales ont recours également à ce type de contrat pour offrir à la population des services publics ou privés", rappellent les maires.
Côté associations justement, après les grandes fédérations telles que l'Uniopss ou la Fédération des acteurs de la solidarité, l'Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) vient de faire entendre sa voix, évoquant entre autres les domaines de l’animation, du sport, du tourisme social ou de l’aide à domicile, qui risquent eux aussi d'être "durement touchés par la réduction du nombre de contrats aidés". Et demandant à la ministre du travail d'être consultée "avant tout arbitrage sur les priorités de ciblage des contrats aidés pour le second semestre 2017".
L'Udes fait toutefois partie de ceux qui considèrent qu'il faut "faire évoluer le positionnement des CUI-CAE". Cette évolution devrait, préconise-t-elle, inclure "l’instauration d’une programmation pluriannuelle des enveloppes", une "ambition en termes de formation et d’accompagnement" et "une réflexion sur les contours (ciblage, durée, niveau de financement) de ces contrats en lien avec l’évolution des modèles socio-économiques des associations".