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L'APCMA présente son livre blanc sur l'apprentissage à la ministre du Travail

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a accueilli favorablement les propositions de l'APCMA sur l'apprentissage, présentées dans un livre blanc lors de son assemblée générale du 6 décembre 2017, et notamment la publication des taux d’insertion dans l’emploi des diplômes inscrits au répertoire national de la certification professionnelle. Elle n’a en revanche pas tranché la question du rôle des régions, qui ne peut être à ses yeux un préalable à la concertation.

Lors de l'assemblée générale de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA), son président, Bernard Stalter, a remis à Muriel Pénicaud, ministre du Travail, le livre blanc de l’apprentissage, qui comportait sept propositions.
La France ne compte aujourd'hui que 400.000 apprentis - dont 35% dans l’artisanat-, soit 7 % des jeunes, contre 15 à 20% dans des pays comme l’Allemagne, la Suisse ou l’Autriche. Or, a rappelé la ministre du Travail, 64% des apprentis trouvent un emploi sept mois après la fin de leur formation. Après avoir confirmé l’engagement du gouvernement de faire de l’apprentissage une voie de réussite et d’excellence, une orientation choisie et non subie, Muriel Pénicaud a annoncé qu’elle souscrivait à la proposition de l’APCMA de publier les taux d’insertion dans l’emploi, les débouchés et les niveaux de rémunération de l’ensemble des titres et diplômes inscrits au répertoire national de la certification professionnelle. Cette mesure contribuerait en effet à la reconnaissance et la valorisation de l’apprentissage.

Des propositions bien accueillies par la ministre du Travail

Autre proposition qui a reçu un accueil favorable de la part de la ministre, la création de sas de préparation avant l’entrée en apprentissage, pour permettre au jeune de découvrir le métier envisagé et de confirmer son projet professionnel. Et dans le même objectif de ne pas enfermer l’apprenti dans une voie, Muriel Pénicaud a approuvé l’idée de mettre en place des passerelles entre les filières de la formation universitaire et de l’apprentissage. Elle a en outre plaidé pour plus de souplesse dans l’apprentissage dont les dates d’embauche sont limitées (entre septembre et décembre) : "Il faudrait permettre ces embauches toute l’année comme c’est possible dans un contrat de professionnalisation", a-t-elle indiqué. Enfin, elle a fait savoir qu’elle partageait la perception de l'APCMA du rôle clé du maitre d’apprentissage.

Pas de précision sur le financement et le rôle des acteurs

Pour autant, la ministre du Travail ne s’est pas avancée sur la question du financement de ces diverses mesures, ni sur le rôle précis des acteurs tels que les régions et les chambres des métiers. Car, a-t-elle souligné, les participants à la concertation ne peuvent s’y engager en mettant en avant ces questions. Depuis le début de la concertation le 10 novembre 2017, les inquiétudes se multiplient quant à l'éventualité d'un transfert de l'apprentissage aux branches professionnelles. Bernard Stalter, associé à Jean Rottner, président de la région Grand Est, ont envoyé des propositions à la ministre fin novembre, insistant sur le rôle central des régions en la matière. Les présidents de région ont eux aussi envoyé un courrier au Premier ministre début novembre, faisant part de leurs inquiétudes.
Pour la ministre, face au sort des jeunes, dont 18% sont touchés par le chômage, il est essentiel de se mettre d'abord tous d’accord sur l’ambition des réformes engagées en matière de formation et d’apprentissage. De son côté, Bernard Stalter s’est félicité de l’action engagée par le gouvernement en faveur de l’apprentissage, "une première depuis vingt-cinq ans", a-t-il souligné.

Apprentissage : régions et branches doivent travailler ensemble, estime Hervé Morin
Hervé Morin, nouvellement élu président de Régions de France (ex-ARF), souhaite que les régions et les branches professionnelles participent "à l'orientation des jeunes" en matière d'apprentissage, a-t-il dit mercredi à l'AFP.
A l'unisson des présidents de région, Hervé Morin est opposé au fait que les régions soient dépossédées de leurs compétences sur l'apprentissage au profit des branches professionnelles, qualifiant cette piste gouvernementale de "mauvaise idée".
"Le gouvernement se trompe sur les solutions", a-t-il estimé, alors qu'une réforme de l'apprentissage est en préparation et doit aboutir d'ici le printemps.
Interrogé par l'AFP, il a plaidé pour que les régions et les branches professionnelles participent "à l'orientation des jeunes", actuellement du ressort de l'Education nationale. "On dit au gouvernement: transférez-nous l'orientation, que les enfants ne croient pas que l'industrie c'est
Germinal."
Hervé Morin n'a pas caché avoir eu un "échange rugueux avec le Medef" sur le sujet de l'apprentissage en général. "Il y a des petites branches professionnelles qui sont incapables d'organiser tout ça", selon lui.
"Oui, il faut intégrer plus le monde de l'économie mais derrière il faut avoir une vision stratégique que seule une collectivité peut avoir", a-t-il encore plaidé.
Vendredi 8 décembre, les branches du bâtiment et des travaux publics de Normandie et la région "rappelleront l’impérieuse nécessité d’un pilotage public régional de l’apprentissage en associant étroitement les branches professionnelles", a fait savoir la région dans un communiqué du 6 décembre.
Avec AFP

 

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