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Bernard Stalter (APCMA) met la priorité sur l'apprentissage et le numérique

Dans sa feuille de route des cinq ans à venir présentée le 17 octobre, le président de l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA) veut faire de l'apprentissage et du numérique ses priorités.

Le président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA), Bernard Salter, a présenté, le 17 octobre,  les axes prioritaires de son mandat à l’horizon 2021. Ces axes, adoptés par l'assemblée générale des présidents le 28 septembre, mettent l'accent sur le développement de l’apprentissage, au moment-même où le gouvernement mène sa concertation sur le sujet jusqu'au mois de janvier 2018. Comme l'a a rappelé Bernard Stalter, également à la tête de plusieurs salons de coiffure en Alsace, "85% des apprentis trouvent aujourd’hui un emploi à l’issue de leur formation, un emploi qui plus est durable". Or l'artisanat représente 37% des apprentis formés chaque année. "Le gouvernement doit associer à cet effet de vrais ambassadeurs de l’artisanat, a insisté le président de l’APCMA, des personnes qui ont elles-mêmes développé l’apprentissage, sont passées par cette filière et ont réussi, comme par exemple un Pierre Hermé", le chef pâtissier-chocolatier.

Attirer un plus large public vers l'artisanat

"Non seulement l’apprentissage peut donner accès à l’emploi, mais il peut aussi permettre à terme à un jeune de devenir chef d’entreprise", a poursuivi Bernard Stalter, se reconnaissant dans les propos du chef de l'Etat lors de son intervention télévisée du 15 octobre. Emmanuel Macron avait dit vouloir en finir avec "le tabou de l'apprentissage" et le placer parmi "les filières d'excellence". Seulement, d'après Bernard Stalter, le pays "manque actuellement d’artisans qualifiés - 80.000 par exemple dans la restauration, 700.000 au total -, ce qui pourrait freiner la reprise qui se fait jour". Et l’artisanat pâtit toujours d'une image négative, contrairement à d'autres pays comme l'Allemagne. L'APCMA souhaite promouvoir les labels à l'image des meilleurs ouvriers de France. Mais au-delà de cette vitrine d’excellence, le président de l'APCMA estime qu'il faut réformer l’apprentissage lui-même et en faire "un mode privilégié d’acquisition du geste professionnel". Il souhaite moderniser l'appareil de formation des chambres des métiers et de l'artisanat en intégrant mieux les nouvelles technologies et en accélérant la "modularisation des formations". Ces modules permettraient de toucher un large public (salariés en reconversion, demandeurs d’emploi) et de proposer les emplois qualifiés.

Prévoir des passerelles

Le président de l’APCMA propose aussi l’adoption de nouveaux critères pour la notation des principaux de collège : "Au lieu d’évaluer combien d’élèves ont poursuivi des études supérieures, on pourrait plutôt prendre en compte le nombre de jeunes qui ont trouvé un emploi dans les cinq ou six ans de leur sortie du collège", a-t-il suggéré. Transférer aux régions la responsabilité des centres d’information et d’orientation (CIO), aujourd’hui rattachés à l’Education nationale, pourrait de même contribuer à améliorer la perception encore trop négative de l’apprentissage. Autre préconisation : prévoir des passerelles afin que, par exemple, un quadragénaire qui souhaiterait devenir artisan puisse y parvenir plus facilement. Un vrai travail sur la validation des acquis de l’expérience (VAE) devrait être engagé à cette fin. 
L'APCMA veut aussi faire du numérique un "outil incontournable" pour adapter les entreprises artisanales à un environnement en constante évolution.

 

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