Prestations sociales - RSA : Nicolas Sarkozy confirme une "obligation de travail de sept heures", pour "redonner de la dignité"
"Frauder, que dis-je, voler la sécurité sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français et c'est porter un coup terrible à la belle idée, nécessaire, de solidarité nationale", a déclaré ce 15 novembre Nicolas Sarkozy dans un discours prononcé dans un hangar aménagé sur les rives de la Gironde dans le cadre d'un déplacement explicitement consacré à "la lutte contre les fraudes sociales". Ceci, après avoir visité le service de contrôle et de versement des prestations de la caisse d'allocations familiales de la Gironde. Selon le chef de l'Etat, "trop longtemps, il fut de bon ton dans certains milieux de nier la fraude". "Voulons-nous d'un système qui ne serait qu'un guichet auquel chacun pourrait se servir comme bon lui semble ?", a-t-il de même lancé, n'hésitant pas à ajouter : "On n'a pas de dignité quand on ne peut survivre qu'en tendant la main."
Pour lui donc, l'obligation de travail pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), bientôt testée dans plusieurs départements, a pour but de leur "redonner de la dignité". "D'ici à la fin de l'année, nous expérimenterons dans une dizaine de départements une obligation de travail de sept heures pour les bénéficiaires du RSA", a-t-il indiqué, confirmant ainsi une annonce faite par le gouvernement en septembre. Roselyne Bachelot avait en effet indiqué fin septembre que ces contrats de six mois, renouvelables une fois, seraient bientôt proposés à plusieurs départements. Elle avait précisé que les conseils généraux pourraient les proposer aux personnes rencontrant des difficultés spécifiques pour accéder à un emploi de droit commun. Les contrats seront des contrats uniques d'insertion (CUI) aidés à 95% par l'Etat et les conseils généraux. En tenant compte de la baisse du RSA induite par la reprise d'un travail, l'allocataire y gagnera environ 130 euros par mois, selon les calculs de l'ancien ministre des Solidarités, Marc-Philippe Daubresse, à l'initiative de ce projet.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé mardi à Bordeaux l'installation d'un "Haut-Conseil au financement de la protection sociale, qui associera les partenaires sociaux et engagera le débat public sur ces questions au coeur de notre pacte social".