Habitat - Plan Bâtiment Grenelle : un rapport d'activité en forme de bilan
Le plan Bâtiment Grenelle publie son rapport d'activité 2011. Cette structure de pilotage originale a pour mission d'animer et d'assurer le suivi des mesures relatives au logement issues du Grenelle de l'environnement et de la table ronde nationale pour l'efficacité énergétique. Dans le rapport d'activité 2011 - qui prend aussi une allure de bilan -, le président du comité stratégique du plan, Philippe Pelletier, se félicite de constater que le plan Bâtiment Grenelle se développe désormais "par lui-même, sûr que l'efficacité énergétique est l'une des clés de nos équilibres économiques et sociaux de demain".
Au-delà de cette pétition de principe et du constat que le bâtiment est aujourd'hui un chantier prioritaire du Grenelle de l'environnement, Philippe Pelletier - ancien président de l'Agence nationale de l'habitat de 1998 à 2008 - juge le bilan de l'année écoulée "plutôt satisfaisant". Il met en avant trois chantiers principaux : la montée en charge de la rénovation, les progrès de la qualification des entreprises intervenant au titre de la rénovation énergétique et la mobilisation des territoires. Cette dernière s'est traduite notamment par l'éclosion de clusters autour des thèmes de l'écoconstruction ou de l'écorénovation, par l'installation progressive de plateformes "bâtiment-énergie Grenelle", par la mise en oeuvre par les départements et les agglomérations du programme "Habiter mieux" de lutte contre la précarité énergétique, ou encore par le soutien apporté par les collectivités territoriales à la rénovation énergétique des copropriétés.
Consommation énergétique divisée par trois
Le rapport détaille ensuite les différentes composantes du plan Bâtiment Grenelle et rappelle les principaux résultats déjà obtenus ou les démarches engagées. Ce survol permet de mieux mesurer l'ampleur des évolutions de ces dernières décennies, avec une accélération très nette depuis le Grenelle. Ainsi, depuis la première réglementation thermique (la RT 2000 en 1975) et jusqu'à la RT 2020 qui sera généralisée le 1er janvier 2013, la consommation énergétique moyenne des bâtiments neufs a été divisée par trois, passant de 150 kWhEP/m2/an à 50 kWhEP/m2/an. Pour accélérer ce mouvement, la France s'est aussi dotée, au-delà des diverses incitations financières, de différents outils : formations pour les professionnels, labels dédiés (comme le nouveau label Effinergie+), création d'un observatoire BBC (bâtiments basse consommation) pour faciliter le partage d'expériences et l'aide à la décision... Cette mobilisation générale permet d'espérer un basculement progressif, à partir de 2020, vers des bâtiments à énergie positive (produisant plus d'énergie qu'ils n'en consomment).
Le rapport consacre aussi un chapitre au chantier de la rénovation énergétique du parc résidentiel existant qui, avec près de 33 millions de logements, "constitue l'un des principaux défis du Grenelle de l'environnement". Une approche environnementale qui se double d'une préoccupation sociale, avec l'ouverture du chantier des copropriétés dégradées ou la mise en oeuvre d'actions spécifiques contre la précarité énergétique, notamment autour du programme "Habiter mieux".
Enfin, le rapport consacre un long développement à "la mobilisation de la filière", autrement dit, à la mise en place d'une véritable filière industrielle autour des objectifs du plan Bâtiment Grenelle. Une filière dont le rapport estime les effectifs à 380.000 entreprises du bâtiment et près de 3,5 millions d'actifs, en comptant, il est vrai, le 1,6 million de maîtres d'ouvrages, commanditaires et gestionnaires.