Education - Najat Vallaud-Belkacem donne ses directives aux recteurs pour préparer la rentrée scolaire 2017
"Une excellente année 2017, cela se souhaite. Une excellente rentrée 2017, par contre, cela se prépare", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem lors de la réunion des recteurs, le mardi 10 janvier, à la Sorbonne. "Je tiens à ce que vous fassiez, avec les élus locaux, preuve de pédagogie pour bien expliquer les enjeux et les dynamiques de cette dernière rentrée", leur a demandé la ministre de l'Education nationale.
Son discours aux recteurs avait débuté sur le thème de la sécurité dans les établissements scolaires. "Le niveau de menace terroriste est très élevé. Nous ne devons pas baisser la garde. Nous devons poursuivre avec détermination la mise en œuvre des mesures de sécurité décidées en août dernier", a-t-elle exigé. "Les cellules de crise académiques sont formées. Une culture commune de la sécurité s'acquiert progressivement", a-t-elle assuré.
Travaux de sécurisation : les collectivités peuvent continuer à déposer leurs dossiers
Concernant les mesures de "vigilance quotidienne", sur les 50 millions d'euros annoncés pour les travaux de sécurisation des écoles et établissements, 10 millions d'euros ont été notifiés aux collectivités territoriales. "Celles-ci peuvent continuer à déposer leurs dossiers auprès des préfectures", a indiqué la ministre. Elle a rappelé que 77 postes supplémentaires avaient été créés dans les équipes mobiles de sécurité (EMS) et que des formations de formateurs sont également en cours. Elle conserve son objectif de "sensibiliser ou de former 1,2 million d'élèves aux premiers secours d'ici à la fin de l'année scolaire".
Le chapitre de la sécurité bouclé, Najat Vallaud-Belkacem a abordé celui du décrochage scolaire. "Nous avons franchi un cap symbolique très fort : nous sommes aujourd'hui passés sous le seuil des 100.000 jeunes qui sortent annuellement du système de formation initiale sans diplôme", a-t-elle rappelé, ajoutant qu'elle souhaitait passer "à moins de 80.000" pour la rentrée 2017.
"Nous aurons créé sur le quinquennat un poste d'enseignant supplémentaire pour 3 élèves de plus"
Elle est naturellement revenue sur la création des 8.711 postes supplémentaires pour les 1er et 2nd degrés confondus pour la rentrée 2017, en hausse de 2.072 postes par rapport à la rentrée 2016, soit 54.000 postes créés sur le quinquennat (dont 45.000 professeurs en écoles, collèges, lycées généraux et technologiques ou lycées professionnels).
Elle a rappelé qu'à la rentrée 2017, "alors même que la démographie va reculer de 12.658 élèves, nous augmentons de 4.311 postes le nombre de postes dans le premier degré". Si bien que "dans le 1er degré, nous aurons créé sur le quinquennat un poste d'enseignant supplémentaire pour 3 élèves de plus" avec pour conséquence une augmentation sensible du taux d'encadrement.
Elle assure également que "la rentrée 2017 doit aussi voir un effort très important en faveur du remplacement, avec la reconstitution des viviers annoncée le 18 octobre 2016 dans le cadre du plan '7 mesures pour améliorer le remplacement'". Pour mémoire, 1.500 postes de remplaçants nouveaux seront créés au niveau national. "L'engagement doit être maintenant décliné dans chaque département pour être tenu partout sur le territoire", a souligné la ministre.
Un maître supplémentaire dans chaque école située en éducation prioritaire
Dans le 1er degré, les écoles des territoires ruraux recevront, à la rentrée 2017, 100 postes supplémentaires dans le cadre des conventions ruralité. Conventions "que je vous demande de valoriser pour ce qu'elles sont : un engagement concerté d'action pour l'école rurale, pour la réussite des élèves et pour l'attractivité des territoires fragilisés", a-t-elle exigé des recteurs. Ces 100 postes s'ajoutent aux 120 créations de la rentrée 2016 et aux 20 de la rentrée 2015.
Najat Vallaud-Belkacem a ensuite demandé aux recteurs qu' "à l'issue de la prochaine rentrée, toutes les écoles relevant de l'éducation prioritaire soient pourvues d'un maître supplémentaire". Pour cela, 1.941 nouveaux postes seront créés au titre du dispositif "plus de maîtres que de classes" à la rentrée 2017. Entre 2013 et 2016, 3.220 postes ont déjà été implantés dans les écoles "qui accueillent, en ville et dans les territoires ruraux, une majorité d'élèves défavorisés ou en difficulté scolaire".
Scolarisation des tout-petits : "Je vous demande de faire plus"
Pour la scolarisation des enfants de moins de trois ans, "je vous demande de faire plus, de travailler avec les maires, avec les CAF, avec les préfets pour que tous les moyens soient mobilisés pour que cette rentrée 2017 marque des progrès très notables", a déclaré la ministre. 1.300 classes créées pour les tout-petits, selon elle, "ce n'est pas assez".
Enfin, alors que plusieurs lycées situés dans les ex-ZEP sont en grève depuis la rentrée 2017 (une cinquantaine selon le collectif "Touche pas à ma ZEP", une dizaine selon le ministère), Najat Vallaud-Belkacem a confirmé aux recteurs que "dans le 2nd degré, 450 emplois supplémentaires seront implantés dans les lycées les plus fragiles pour améliorer l'encadrement des élèves et faire baisser le nombre d'enfants par classe". Mais elle n'a toujours pas pris d'engagement sur l'ouverture de la réforme de l'éducation prioritaire aux lycées, renvoyant la question pour une fois au prochain quinquennat.