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Emploi - Missions locales : un manifeste de dix propositions pour défendre leurs moyens

De plus en plus sollicitées pour la mise en place des politiques jeunesse, les missions locales déplorent une diminution de leurs moyens budgétaires. Les 22 présidents régionaux de missions locales lancent un manifeste à l'attention de tous les élus et pouvoirs publics, au moment où le Parlement débat de la loi Travail.

Réunis au sein de la Conférence nationale des présidents des Associations régionales des missions locales (ARML), les 22 présidents d'associations (de "tous bords politiques"), dont Jean-Patrick Gille, président (PS) de l'Union nationale des missions locales (UNML), ont lancé le 9 mai 2016 un manifeste pour "rappeler au gouvernement, aux régions, aux départements et aux collectivités territoriales, l'importance du maintien de leurs engagements financiers dans l'action des missions locales (ML) et des dispositifs d'insertion des jeunes".
En deux ans, "le réseau a perdu 60 millions d'euros", précise l'UNML. Cette année, "certaines missions locales perdent entre 5 et 8% de leurs crédits" et le réseau comprenant 446 associations employant près de 13.000 salariés "va être contraint, en 2016, de supprimer des emplois", alors qu'"il devra maintenir son accompagnement de droit commun et mettre en œuvre le parcours d'accompagnement contractualisé vers l'emploi et l'autonomie, dont fait partie la garantie jeunes".
Pour y voir plus clair, la ministre du Travail vient d'ailleurs de confier à l'Igas une mission d'"analyse du modèle économique des ML" en prévision du projet de loi de finances 2017 (voir article ci-contre).
Selon les présidents des ARML, dix propositions sont susceptibles de "sécuriser les moyens financiers et organisationnels [des ML] de manière pluriannuelle". Il faudrait, en premier lieu, que ces structures soient "expressément mentionnées [dans la loi Travail] comme les opérateurs de la mise en œuvre du droit au parcours d'accompagnement contractualisé". Un "cadre national de référence" s'impose aussi pour "garantir l'équité d'accès des jeunes au droit à l'accompagnement". Sur le plan financier, les signataires du manifeste souhaitent que les crédits de fonctionnement des ML soient portés à "220 millions d'euros" dans le cadre de la nouvelle convention pluriannuelle d'objectifs signée avec l'Etat.

Maintenir le financement dans la durée

D'autre part, les collectivités territoriales, au premier rang desquelles les régions qui se voient reconnaître de nouvelles compétences en matière de pilotage des politiques de jeunesse, doivent maintenir dans la durée leur participation au fonctionnement des ML. Le manifeste suggère qu'une disposition en ce sens soit inscrite dans la loi.
Il faudrait aussi que dans le cadre de l'initiative européenne de la jeunesse, "le financement des ML soit sécurisé par un dispositif financier porté par l'Etat permettant de leur avancer les fonds européens dans l'attente de leur versement". Les présidents plaident en outre en faveur d'une sécurisation du modèle économique de la garantie jeunes au moment où le gouvernement envisage sa généralisation, "pour que les ML soient assurées du financement sur plusieurs années".
Il faut que "les ML soient impliquées par l'Etat et les régions dans la réussite du programme '500.000 formations'" dans la mesure où elles assurent déjà "près d'un tiers des prescriptions de formation pour les demandeurs d'emploi", souligne le manifeste. Enfin, il serait souhaitable que "les travaux engagés sur le décloisonnement des dispositifs d'accompagnement aboutissent rapidement" pour proposer à tous les jeunes qui le demandent une deuxième chance, avec le droit au parcours d'accompagnement personnalisé assorti d'une allocation de ressources sécurisée. 

 

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