Coeur de ville : 71 villes d'Europe témoignent de leur stratégie de revitalisation
Développement de nouveaux modèles inspirés de l'économie solidaire, urbanisme rénové, le plus souvent sans voiture... dans une cartographie consacrée aux initiatives de 71 villes d'Europe, la Direction générale des entreprises met en avant les tendances actuelles en matière de dynamisation des centres-ville.
Comment redonner vie au centre-ville pour que de nouveaux résidents et commerçants s’y installent et que les clients et touristes affluent ? Pour répondre à cet enjeu, les élus disposent d’une palette de leviers en fonction des spécificités de leur cœur de ville : histoire, architecture, culture, localisation géographique… La Direction générale des entreprises (DGE) a passé en revue ces divers moyens, sous forme d’une cartographie présentant les initiatives de quelque 71 villes en Europe. On y décèle plusieurs tendances : la volonté de revivifier le commerce et l’artisanat en centre-ville, en y développant de nouveaux modèles inspirés de l’économie solidaire, l'arrivée d'un nouvel urbanisme le plus souvent axé sur l’exclusion de la voiture et la piétonisation et aussi la volonté de se poser les bonnes questions avant de se lancer.
En Slovénie, Ljubljana est un exemple particulièrement marquant de ce type d’initiatives. Elue Capitale verte de l’Europe en 2016 pour ses réalisations en matière de développement urbain durable, la ville a notamment accueilli le projet Sostenuto. Mis en œuvre entre 2009 et 2012, il consistait à revitaliser le quartier de Tabor en centre-ville, en association avec des événements culturels innovants et des activités d’écologisation et de jardinage. Porté par sept partenaires issus de pays méditerranéens membres de l’Union européenne (Espagne, France, Italie et Slovénie) et un pays adriatique (Monténégro), il a notamment été financé par le fonds européen de développement régional (Feder) à hauteur de 1,2 million d’euros. Les acteurs locaux et les habitants de partenaires méditerranéens ont ainsi uni leurs forces pour améliorer la cohésion sociale, la qualité de vie et les perspectives futures des habitants du quartier, en organisant des ateliers, festivals, représentations artistiques, compétitions sportives. Le tout centré sur le jardinage urbain et l’écologisation des rues, des parcs, des sites abandonnés et autres espaces publics du quartier.
Une étude avant de se lancer
Dans une optique similaire, la mairie de Rome a financé en 2007, pour un montant de 5 millions d'euros, la réhabilitation des halles de l’ancien abattoir de Testaccio pour les louer ensuite à des loyers modérés à 25 acteurs de l’économie solidaire. En Grande-Bretagne, la ville de Birmingham a de son côté adopté en 2014 un plan en faveur du commerce de centre-ville comprenant une amélioration de l'environnement urbain, des infrastructures, des services publics, associée à la piétonisation de certaines rues commerçantes. Lisbonne a de son côté engagé le développement de multiples initiatives économiques (incubateurs, fablab, coworking) permettant de créer un éco-système favorable à l'innovation, en espérant rattraper son déclin démographique.
Les villes cherchent aussi à poser le bon diagnostic, avant de se lancer. A Nyon, en Suisse, avant tout développement, une étude commandée par la municipalité a permis de dresser l'état des lieux du commerce entre la mi-mai et juillet 2016. Elle a ensuite donné lieu à plusieurs propositions : une réflexion sur l'entrée de la ville, jugée peu attractive, et l'amélioration de la visibilité de la ville sur les réseaux sociaux et de la signalétique notamment. Les actions n'ont été engagées qu'une fois ce travail réalisé.