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Commerces - Le commerce en perte de vitesse en centre-ville, sauf pour les achats culturels ou de loisirs

Si le commerce en centre-ville diminue, il reste prépondérant pour tout ce qui concerne l'équipement de la personne, les agences de voyages, immobilière et les débits de boissons. L'étude de l'Insee "Les entreprises de France" publiée le 8 novembre 2016 pointe toutefois des évolutions différentes selon la taille des aires urbaines, les plus petites, et surtout les moyennes, étant les plus touchées.

"Globalement, le nombre de magasins et l'emploi salarié diminuent légèrement dans les pôles commerçants de centre-ville tandis qu'ils sont beaucoup plus dynamiques hors des centres-villes." La baisse atteint 1% pour l'emploi salarié en centre-ville entre 2004 et 2014, d'après l'étude de l'Insee sur "Les entreprises en France - Edition 2016", publiée le 8 novembre 2016 (1), contre une augmentation de 14% pour l'emploi dans les commerces hors centre-ville. En 2014, les pôles commerçants de centre-ville regroupent un tiers des magasins et un quart de l'emploi salarié du commerce dans les aires urbaines de plus de 20.000 habitants. Mais l'évolution du commerce est toutefois très contrastée selon la taille de l'aire urbaine : dans les aires urbaines de plus de 500.000 habitants hors Paris (2), l'emploi salarié dans les commerces de centre-ville progresse de 5% ; il diminue dans les aires urbaines plus petites. Et la baisse la plus forte concerne les aires urbaines de taille moyenne, souligne l'étude. L'emploi des commerces de centre-ville s'est ainsi replié dans 85% des aires urbaines de 20.000 à 199.000 habitants, contre 73% des aires urbaines de 200.000 à 499.000 et seulement 31% des aires de plus de 500.000 habitants (hors Paris). Le constat dressé par l'Insee vient conforter le rapport sur "La revitalisation commerciale des centres-ville" de l'Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) publié le 20 octobre 2016 faisait ainsi état d'une aggravation de la vacance commerciale dans les centres des villes moyennes de France.
D'après l'Insee, le dynamisme des villes, et plus particulièrement leur patrimoine architectural, leur activité touristique et le niveau de vie de leur population, contribuent à accroître le poids du commerce en centre-ville. Les autres explications d'ordre économique, comme la conjoncture économique (mesurée par l'évolution du taux de chômage) sont quant à elles des facteurs secondaires.

La restauration se développe autant en centre-ville qu'en périphérie

Mais si l'activité a tendance à se déplacer vers la périphérie, les centres-villes conservent une place prépondérante pour le commerce de détail d'équipement de la personne (habillement, chaussures, parfumerie) mais aussi pour les agences de voyage, les agences immobilières et les débits de boisson, "dont environ la moitié de l'emploi est localisé en centre-ville", précise l'Insee. Même chose pour les magasins de technologies de l'information et de la communication (TIC), qui sont en très forte croissance. A l'inverse, les magasins qui nécessitent des grandes surfaces d'exposition ou de stationnement, comme les magasins d'équipement de la maison, de sport et de jouets, et les commerces du quotidien (boulangeries, boucheries-charcuteries, pharmacies...) sont moins fréquemment implantés dans les centres-villes.

L'étude signale que le commerce alimentaire représente seulement 11% des points de vente au sein des pôles commerçants des centres-villes, et 14% de l'emploi salarié. L'emploi y progresse modérément avec deux mouvements contraires :  d'un côté une baisse de l'emploi importante dans les boucheries-charcuteries, boulangeries-pâtisseries, primeurs et poissonneries et de l'autre, une forte croissance du nombre de salariés dans les commerces de boissons, de confiserie-chocolaterie, les grandes et petites surfaces alimentaires, avec notamment le développement des magasins de produits biologiques. La restauration se développe quant à elle autant en centre-ville qu'en périphérie.
Enfin, l'étude de l'Insee précise que la clientèle des centres-villes ne se limite pas à leurs résidents. Les centres-villes concentrent ainsi un quart de l'emploi salarié du commerce et un tiers des magasins alors que seuls 7% de la population des aires urbaines résident dans les pôles commerçants de centre-ville. "Ces pôles concentrent un grand nombre de services publics et d'équipements, souligne aussi l'Insee, leur zone d'influence dépasse ainsi leur immédiat voisinage : trois quarts des tribunaux, près de la moitié des cinémas, deux salles de théâtre sur cinq ou un tiers des médecins spécialistes sont situés en centre-ville."

Emilie Zapalski

(1) L'étude porte sur plus de 300 centres-villes dans 250 aires urbaines : celles de plus de 20.000 habitants où le repérage de pôles de centre-ville est possible.
(2) L'étude ne prend pas en compte Paris, car le centre-ville y est moins bien délimité.

 

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