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Revitalisation - La Bretagne identifie 95 centres à redynamiser

Un vaste appel à candidature vient d'être lancé en Bretagne pour redynamiser les centres-villes et les centres-bourgs. L'originalité ? L'Etat, la région, l'établissement public foncier de Bretagne et la Caisse des Dépôts unissent leurs efforts pour soutenir les stratégies de reconquête des élus. Hors ingénierie, les investissements pourront aller jusqu'à 2 millions d'euros pour les centres-ville et un million pour les centres-bourg. D'ores et déjà, 95 communes ont été identifiées comme "coeurs de cible". Mais la liste n'est pas exhaustive. Les dossiers devront être déposés avant le 3 juillet 2017.

En proie aux difficultés de ses centres, la Bretagne va faire l’objet d’une importante opération collective. L’Etat, la région, l’établissement public foncier (EPF) de Bretagne et la Caisse des Dépôts ont en effet décidé d’unir leurs efforts à travers un appel à candidatures en deux volets, l’un sur les centres-ville, l’autre sur les centres-bourg, pour soutenir les collectivités dans leur stratégie de reconquête. Cette initiative s’inscrit dans les priorités du contrat de plan régional (voir ci-dessous notre article du 5 octobre 2016) et bénéficie du recul de l’EPF qui a pris cette question à bras le corps depuis quelques années, notamment dans les communes de Mellé et Josselin.

Le montant des investissements pourra aller jusqu’à 2 millions d’euros pour les centres-ville et un million d'euros pour les bourgs ruraux, sans compter les dépenses d’ingénierie.
La région apportera 7 millions d’euros pour les centres-ville et autant pour les centres-bourg (dans un maximum de 1 million d’euros par opération pour les premier et 500.000 euros pour les seconds), la participation de l’Etat, prise sur l’enveloppe du contrat de plan, sera équivalente. La Caisse des Dépôts financera les dépenses d’ingénierie en phase d’étude, à hauteur de 300.000 euros pour les centres-ville et 400.000 euros pour les centres-bourg (dans la limite à chaque fois de 40.000 euros par projet). Les dépenses d’ingénierie seront complétées par l’Etat (jusqu’à 50.000 euros par projet) et par l’EPF.

Treveneuc, ville exemplaire

L’initiative a été lancée le 21 mars à Treveneuc (Côtes-d'Armor) située entre Paimpol et Saint-Brieuc, exemplaire de ce que les partenaires entendent promouvoir. Cette petite commune du littoral dont la population varie du simple au double pendant l’été a récemment fait l’objet d’une "intervention globale illustrant parfaitement les démarches encouragées aujourd’hui", soulignent-ils dans un communiqué. Plusieurs équipements ont pu être réalisés avec le concours d’un architecte (restaurant-bar, boulangerie, cantine scolaire, bibliothèque et logements) et le soutien de la communauté de communes.
A travers cet appel à candidatures, il ne s’agit en effet pas de se limiter à la revitalisation commerciale mais de s’engager dans un vaste projet d’aménagement. "Valoriser l’identité de la commune, développer l’activité économique, améliorer la diversité du logement ou encore agir sur les déplacements : toutes les approches sont liées et interagissent les unes avec les autres." Les communes devront donc présenter "des projets globaux", répondant à l’ensemble de ces problèmes et associant le plus possible les habitants aux décisions. C’est ce que Treveneuc a réussi avec succès.

95 communes identifiées

Les partenaires ont déjà identifié 95 communes cœurs de cible, allant de moins de 3.000 habitants pour les plus petites (Quintin, Le Palais, La Gacilly, Pont-Aven…) à plus de 50.000 pour Vannes, Lorient et même Quimper (63.532 habitants) qui affiche un taux de vacance commerciale supérieur à 10%. La majorité d’entre elles se situent sous les 10.000 habitants. Guingamp, déjà bénéficiaire (au côté de Louvigné-du-Désert) de l’opération nationale de revitalisation de 54 centres-bourg, figure aussi sur la liste. De même que Saint-Brieuc (45.331 habitants) qui, avec un taux de vacance supérieur à 15%, est souvent présentée comme caractéristique de ces centres en grande difficulté.
Mais ce n’est pas sur le taux de vacance commerciale que ces communes ont été présélectionnées, certaines se portent même plutôt bien. Leur point commun : posséder au minimum 25 services de proximité (banque, poste, boulangerie…), 40 services intermédiaires (gendarmerie, auto-école, supermarché, gare, piscine…) et 3 services de gamme supérieure (Pôle emploi, hypermarché, lycée, urgences, cinéma…). Elles doivent en outre avoir la population la plus importante de leur aire urbaine. Cette liste n’est toutefois "pas exhaustive", d’autres communes peuvent se porter candidate (à l’exception de Rennes), sans seuil démographique prédéterminé.
Les communes candidates ont jusqu’au 3 juillet pour déposer leur dossier.