Commerces - Centre-ville : un sentiment de déclin dans les villes de moins de 100.000 habitants
"Le développement du centre-ville n'est pas perçu comme une réalité pour tous." C'est ce qu'indique l'enquête de l'Institut CSA réalisée pour Centre-ville en mouvement et Clear Channel publiée le 8 juin 2016, à l'occasion des Assises nationales du centre-ville organisées les 9 et 10 juin à Rennes. Menée au mois de mai auprès d'un panel représentatif de 1.000 Français de 18 ans et plus, l'enquête fait le point sur les attentes et usages vis-à-vis du centre-ville et du commerce. D'après les résultats, 44% des personnes interrogées considèrent que le centre-ville qu'elles fréquentent est plutôt en développement au cours des dix dernières années, alors que 30% considèrent qu'il est en déclin. Et "ce sentiment de déclin est plus important pour les habitants d'agglomérations de moins de 100.000 habitants", détaille Julie Gaillot, directrice adjointe du Pôle Society de CSA. Ainsi, pour près de 38% des habitants de villes de moins de 100.000 personnes, leur centre-ville est en déclin, contre seulement 24% pour les communes de plus de 100.000 habitants et 19% seulement pour l'Ile-de-France. A l'inverse, les habitants des villes de plus de 100.000 habitants sentent davantage que leur centre-ville a tendance à se moderniser : ils sont 53% contre 36% pour les villes de moins de 100.000. "Les habitants de villes de moins de 100.000 habitants ont le sentiment que leur centre-ville est menacé, qu'il a besoin d'être réveillé et qu'il doit être une priorité pour les maires", explique Julie Gaillot. Une opinion qui fait écho au manifeste lancé en mars 2016 par l'association Villes de France, qui fédère les villes moyennes, principales victimes du déclin des centres-ville (voir notre article ci-contre du 18 mars 2016).
Le centre-ville : un "pôle d'attractivité très important pour les Français"
Mais dans le même temps, les personnes interrogées ont le sentiment que les maires font leur travail : elles considèrent ainsi à 88% que la modernisation des centres-ville constitue aujourd'hui une priorité pour les maires, et sont 92% à penser que cette modernisation doit constituer un objectif. Parmi les facteurs de dynamisation cités, la rénovation de l'espace urbain et de l'habitat arrive en premier (55%), avant le développement d'une offre de transports et de stationnement (42%), une offre diversifiée de magasins, d'enseignes et de petits commerces indépendants (40%) et la création d'équipements et le développement d'animations type manifestations culturelles ou associatives (33%).
Autre enseignement de l'enquête : le centre-ville reste très attractif. 63% des Français interrogés se déclarent personnellement attachés à leur centre-ville et 72% déclarent s'y rendre au moins une fois par semaine, un chiffre qui monte à 86% pour les jeunes entre 18 et 34 ans. "Le centre-ville est toujours un pôle d'attractivité extrêmement important pour les Français, souligne Julie Gaillot. Les jeunes sont ceux qui sont le plus attachés au centre-ville et qui le fréquentent le plus souvent alors qu'on dit souvent qu'ils vont plutôt dans les centres commerciaux en périphérie." Les motifs de fréquentation sont variés : rendez-vous personnel (55%), shopping (51%), démarches administratives (49%), sorties dans un lieu convivial (42%)… Globalement, le centre-ville est considéré comme un lieu de sociabilité (66%). "Les commerces de centre-ville sont davantage que des commerces, c'est là où se crée le lien social, assure Julie Gaillot. Les Français aiment y flâner, s'y retrouver, s'y arrêter en vacances, comme un passage obligé."