Vals-de-Saintonge mobilité étoffe son activité (17)

Transition écologique, insertion, et tourisme… Les trois peuvent rouler de pair. Vals de Saintonge Mobilité en est un exemple, avec son atelier de réparation/recyclage de vélo. Dernier étage d'une plateforme centrée sur un défi majeur, la mobilité, dans ce vaste territorial rural de Charente-Maritime.

Après les diagnostics mobilité, les accompagnements individualisés, les ateliers thématiques, la location de scooters, de voitures sans permis et de vélos, l'association Vals-de-Saintonge Mobilité a ouvert, il y a plus d'un an, son atelier de réparation de vélos, sous forme de chantier d'insertion. L’atelier est ouvert à tous, et même itinérant à son tour…

L'idée est née en pendant le premier confinement (mi 2020), lors de l'inauguration d'une déchetterie à Saint-Jean-d'Angély. « J'ai constaté à quel point il y avait de vélos jetés ! Et je me suis mis à cogiter ! » résume le président de l'association, Jacques Cocquerez. L'idée chemine rapidement. Ancien élu communautaire, le président sait qui contacter. Déjà en relation avec le conseil départemental et l’État pour le suivi des bénéficiaires du RSA, il propose la création d'un chantier d'insertion pour réparer ces vélos et les remettre sur le marché. Une fois l'accord de l’État, le président s'est rapproché du syndicat mixte Cyclad, pour passer convention, afin de récupérer les vélos sur deux déchetteries. Très inventive, cette association est la seule sur le territoire à avoir investi la problématique de la mobilité.

Plus de 300 vélos déjà remis en état

En dix-huit mois, d'avril 2021 à octobre 2022, 300 vélos ont ainsi été récupérés. « Parfois dix euros de pièces suffisent pour remettre à neuf un vélo » glisse le président. Les vélos sont revendus à petit prix, de 20 euros pour un vélo pour enfant, à 120 euros pour un « super VTT ». Si le vélo est en trop mauvais état, il est démonté en pièces détachées et alimente ainsi « la réparation solidaire ».

L'atelier ne propose pas l'auto-réparation. En revanche, tout le monde peut y déposer son vélo. « Cela a très bien pris ». L'installation, en face de la gare de Saint-Jean-d'Angély, la ville centre, a aidé à rendre l’atelier accessible et visible.

Mais l'atelier réparation s'est aussi fait connaître en circulant sur le territoire. Un camion atelier se déplace sur les marchés pour faire des réparations sur place. « Le territoire est vaste, et si nous n'allons pas vers les gens, certains ne pourront jamais venir à nous », justifie le président.

La question des pièces détachées

L'atelier vélo roule si bien qu'il bute sur un problème : les pièces détachées. Non pas que le stock manque. Au contraire. « Nous en avons près de 2 000, on commence à saturer, pose Jacques Cocquerez. Tout le process de l'économie circulaire risque d'être grippé si nous ne trouvons pas d'autre solution que de les redéposer à la déchetterie ». L'association étudie plusieurs pistes, du local au national. « Nous envisagions de travailler à une sorte de market place avec d'autres structures, mais il semble que nous soyons tous face au même souci » regrette le président, qui espère encore trouver l'idée qui éviterait d'avoir à jeter une partie du stock à la ferraille. La décision doit être tranchée au 1er trimestre 2023.

Le chantier d'insertion compte un encadrant technique et deux postes d'insertion. Depuis son ouverture en avril 2021, il a déjà accueilli cinq salariés sur des contrats à durée déterminée d'insertion (de 4 mois, renouvelables). Un des salariés a déjà quitté le chantier pour rebondir sur un autre emploi. « Grâce au chantier, il a aussi obtenu son permis de conduire ». Pour deux autres salariés, les CDD n'ont pas été renouvelés. Les deux salariés actuels (dont un a commencé un stage d’immersion dans l’espace vélos d’Intersport) seront rejoints en janvier 2023 par un troisième, puisque le chantier s'agrandit, avec la création d’un troisième poste d'insertion.

Un cœur de métier : la mobilité

L'association continue ainsi de se développer dans une logique combinant insertion, économie sociale et économie circulaire. « C'est une association assez récente, créée en 2017, en évolution continuelle qui fourmille d'idées » salue Didier Bascle, vice-président de Vals de Saintonge Communauté. La collectivité est partenaire de son développement (cf. encadré) et prête à continuer à l'accompagner sur d'autres projets en réflexion.

Soutiens financiers

Une subvention de 186 000 euros du conseil départemental (au titre du plan de soutien aux Vals-de-Saintonge) a aidé l'association à aménager l'atelier de réparation de vélos, à acquérir et aménager le camion atelier et à acquérir les voiturettes sans permis.

Se sont ajoutées une aide de 7 500 euros de Vals-de-Saintonge Communauté et une autre de 1 000 euros de la ville de Saint-Jean-d'Angély, sachant que la moitié des personnes accueillies ou accompagnées par la plateforme vivent sur la commune.

Vals de Saintonge Communauté

Nombre d'habitants :

52173

Nombre de communes :

110
55 rue Michel Texier
17 400 Saint-Jean-d'Angély
info@valsdesaintonge.fr

Didier Bascle

Vice-président, en charge de la cohésion sociale et de la solidarité

association Vals de Saintonge Mobilité

60 avenue Aristide Briand
17 400 Saint-Jean-d'Angély
contact@vdsmobilite.fr

Jacques Cocquerez

Président

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