Dans l'Allier, un transport à la demande pour favoriser le lien social (03)
Depuis 2017, la communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne harmonise et déploie le transport à la demande (TAD) en milieu rural. Une initiative qui s'adresse à tous, pour faciliter la vie quotidienne et favoriser le lien social sur son territoire.
Dans l'Allier, au carrefour entre Moulins, Vichy et Montluçon, la communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne (60 communes, 34.000 hab.), est née, en 2017, de la fusion de trois communautés de communes. Ce territoire compte 55 communes de moins de 1.000 habitants. Plusieurs systèmes de transport à la demande coexistaient sur le territoire, avec plus ou moins de satisfaction. « Nous avons voulu étendre un service de transport à toutes les communes, témoigne l’élue en charge de la mobilité et de la santé, Noëlle Seguin. Sur notre territoire rural, la mobilité est un enjeu fort pour maintenir le lien social, faciliter l'accès aux soins et permettre aux habitants de vivre plus longtemps chez eux. »
Sur le territoire élargi, un système de transport harmonisé mais toujours sectorisé
En partant de leurs retours d'expériences, les élus entreprennent de définir un système de transport à la demande (TAD) sur les 60 communes. « Au début de la fusion, nous n'appréhendions pas encore le territoire dans sa globalité. Nous avons opté pour un système de transport sectorisé en bassins de vie, correspondant aux trois anciennes communautés de communes. Nous avions peur d'être submergés de demandes de trajets traversant tout le territoire. » La collectivité opte donc pour un TAD zonal, sans lignes prédéfinies, et sélectionne par appel d’offres l’unique prestataire proposant une offre sur les 3 zones à la fois. Les déplacements sont réalisés au sein d'un bassin de vie et dans la limite d’un aller/retour par semaine. Des dérogations sont accordées si des soins doivent être réalisés plusieurs fois dans la semaine.
Un tarif unique : 4 € le trajet
Certaines communes n'avaient pas de TAD, d'autres ont basculé vers ce nouveau système. L'usager s'inscrit gratuitement, via un formulaire d’adhésion disponible dans toutes les mairies et au siège de la Com Com du territoire. La réservation du trajet est possible jusqu'à la veille, via la plateforme téléphonique de l'opérateur. L'usager paie 4 € par trajet, peu importe le kilométrage. « Nous ne voulions pas jouer la carte du rabais, afin de ne pas détériorer l'offre et maîtriser les déplacements. Le service est plus onéreux pour les usagers qu'auparavant, mais limite l'impact financier sur le budget de la collectivité. Pour autant, ce tarif n'a pas limité l'utilisation du service », poursuit l’élue (voir encadré budget).
Le TAD révèle des besoins de transport collectif
Trois véhicules Kangoo équipés d'une place PMR et un minibus de 7 places, estampillés T'LIB, sont affectés au service. Le TAD a aussi mis en évidence des besoins de transport collectif, comme la desserte d'un centre d'accueil de jour pour personnes handicapées. Suite aux demandes des familles qui réalisaient les trajets chaque jour, la collectivité affecte un minibus mobilité inclusive de 7 places à ce transport, aux mêmes conditions tarifaires.
Près de 5.500 trajets pour 200 utilisateurs en 2019
Sur ce territoire peu dense, la distance moyenne des trajets est de 16 km. En 2019, le transport à la demande comptabilise près de 200 utilisateurs, relevant de 45 communes différentes, soit 48.500 km parcourus, pour 5.472 trajets. Le taux de renouvellement des usagers est important. « Le transport à la demande est majoritairement utilisé par les personnes âgées, commente l'élue. 60 % ont 60 ans ou plus, 37 % ont 80 ans et plus et 14 usagers ont de plus de 90 ans. » Les utilisations prioritaires sont liées aux services médicaux, à l'approvisionnement dans les commerces de proximité et aux démarches administratives. Le transport à la demande est aussi utilisé par les plus jeunes pour se rendre à des activités extrascolaires (musique, sport…), aux leçons de conduite ou pour rejoindre une autre famille en fin de semaine.
La crise sanitaire bouleverse les déplacements
Avec la crise sanitaire liée à la Covid-19, le TAD a connu une baisse de fréquentation au printemps 2020, puis un regain, avec un nombre de trajets plus élevé fin 2020 que fin 2019. « Les habitants ressentaient le besoin de sortir de chez eux, confie l'élue. Le TAD a joué son rôle de lien social. »
Un besoin d'interconnexion
4 ans après la fusion des EPCI, l’organisation du TAD en trois bassins de vie ne fait plus sens. La CCSPSL a aussi identifié que la question de la mobilité dépasse le cadre de son territoire. « Une réflexion est à mener pour interconnecter nos transports avec ceux des territoires limitrophes et de la Région, notamment pour l’accès aux soins dans les villes proches. Les enjeux environnementaux doivent aussi être pris en compte, afin d'organiser des déplacements plus vertueux, comprenant l’encouragement du covoiturage et de l'autopartage. »
Budget
Le coût de fonctionnement du transport à la demande est de 85.000 €, dont 50 % sont pris en charge par la communauté de communes sur le budget général et 50 % pris en charge par la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département de l'Allier, grâce à des dotations de subventions.
Communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne
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Noëlle Seguin
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