Le vélo électrique Véloce trouve son public en Erdre et Gesvres (44)

À l'été 2019, la Communauté de communes d'Erdre et Gesvres (44) a lancé un service public de location de vélos électriques à destination des actifs de son territoire. Deux ans après son ouverture, les 150 vélos électriques ont rencontré leur public sur cette intercommunalité bordant la métropole nantaise. La preuve qu'une telle offre n'est pas seulement réservée aux zones urbaines denses.

Ils ont déjà avalé quelque 100.000 km et évité l'émission de 10 tonnes de CO2. Les vélos Véloce circulent depuis l'été 2019 sur le territoire d'Erdre et Gesvres, qui regroupe 12 communes au nord de la métropole nantaise. Depuis l'été 2019, 390 actifs ont ainsi pu tester l'usage du vélo électrique au quotidien, avant de passer parfois le cap de l'achat.

Multiplier par 5 la part modale du vélo en 15 ans

En 2017, la communauté de communes d'Erdre et Gesvres (CCEG) s'est dotée d'une stratégie globale de mobilité, priorisée et budgétée. « Elle vise à créer un environnement qui favorise des alternatives à la voiture individuelle, en proposant un maximum de solutions », souligne Sylvain Lefeuvre, vice-président en charge des mobilités. Sur ce territoire périurbain, 75 % des déplacements se font en voiture, l'enjeu est donc de « changer de culture de la mobilité ». Entre 2015 et 2030, la CCEG espère ainsi diminuer la part modale des voitures solo de 60 % à 50 %, renforcer la place des transports en commun de 7 à 9 % et multiplier par 5 la pratique vélo, qui représentait seulement 0,6 % des déplacements en 2015.

Les leviers pour faire place au vélo ? Un ambitieux plan de création de voies cyclables d'intérêt communautaire - 60 kilomètres et 8 millions de budget sur le mandat entamé – la création de 300 places de stationnement sécurisées, l'adoption d'un plan de mobilité active dans chaque commune et l'offre de services de proximité comme la location de vélos électriques. « Le maître mot, c'est de donner envie de prendre son vélo, dans un contexte où il y a une vraie appétence sociale », poursuit l'élu.

Comparaison avec le département voisin pour construire l'offre

« Pour penser ce service de location, nous avons bénéficié de l'expérience de Saint-Nazaire et du Val d'Ille Aubigné, dans une configuration proche de la nôtre, en banlieue de Rennes », souligne Wilfried Braud, responsable du service mobilités. Après ces visites de terrain, élus et techniciens ont construit l'offre locale au sein d'un comité de pilotage associant l'Agence d'urbanisme de la région nantaise (prestataire de la stratégie de mobilité), l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), ainsi qu'un agent et un élu de chaque commune. Le marché d'acquisition-maintenance a permis de choisir un vélo français de bonne facture et d'un coût de 2.000 € tout équipé (dont 3 antivols) avec 3 tailles de cadre et 21 vitesses. Installé au sud de la France, le prestataire retenu en a profité pour créer une filiale dans l'Ouest : il est désormais locataire dans l’hôtel d'entreprise voisin du siège de la CCEG.

Le choix d'une régie publique

La CCEG a d'abord mis en service 80 vélos en août 2019, puis complété d'une 2ème tranche de 70 vélos en octobre 2020. « Nous avons fait le choix d'une régie : elle nous permet d'avoir un retour direct des utilisateurs », précise le vice-président. « Par contre, cela demande un gros travail d'initialisation du logiciel à l'arrivée de chaque flotte », ajoute le responsable mobilités. Une mission assurée par la conseillère mobilité Camille Boceno, qui accueille également les locataires de Véloce : « Après s'être inscrits sur une interface web en liste d'attente avec contrat de travail, assurance responsabilité civile et relevé d'identité bancaire, les utilisateurs reçoivent un mail les alertant quand un vélo est disponible. Nous fixons un rendez-vous à la CCEG pour faire l'état des lieux du vélo et qu'ils acceptent les conditions générales de location, comme chez un loueur de voiture. » Une maintenance obligatoire est aussi prévue 2 fois par an.

Un bilan très positif

Près de 2 ans après le lancement, 100.000 km ont été parcourus. La durée de location moyenne en d'environ 1 an et aucun vol, ni accident grave n'est à déplorer. « Le service est très apprécié et le fait d'être au contact direct des attentes des usagers nous donne une forte capacité d'adaptation », note le responsable mobilités. Ces retours directs ont notamment permis d'acquérir des vélos spécifiques : vélos cargos familiaux ou professionnels et bientôt vélos pliants ou rallongés. La CCEG va aussi étudier l'option d'achat suite à la location, une demande régulière des utilisateurs. « Nous avons aussi la chance d'avoir un prestataire présent sur site 2 jours par semaine, innovant et très réactif : pendant la crise Covid, il a notamment été livrer les vélos à domicile ».

Demain, expérimenter la livraison au plus près des usagers ?

Aujourd'hui, Véloce fonctionne principalement sur 5 des 12 communes du territoire, dont 4 situées en bordure de la métropole nantaise :  « Ce sont les plus proches du siège de la CCEG où sont livrés les vélos mais c'est aussi lié à une culture vélo plus développée sur ce secteur et un accès plus proche des sites d'emploi, » souligne le responsable mobilités. Pour développer Véloce partout, la CCEG réfléchit à un principe de livraison « déportée » des vélos, au plus près des usagers. Elle va également voter une aide à l'acquisition de 100 € pour un vélo électrique, et proposera bientôt une assurance. 50 nouveaux vélos vont venir compléter la flotte, mais la tension actuelle sur le marché du vélo oblige à repousser l'appel d’offres à l’été 2021, avec la livraison envisagée au printemps 2022. En attendant, le prestataire va louer 50 vélos d'occasion à la CCEG qui les sous-louera. Une solution pour répondre rapidement aux 78 personnes encore en liste d'attente.

Un marché d'acquisition maintenance

« Le service Véloce est bien financé, notamment grâce au travail précoce et permanent en partenariat avec l'Ademe », indique le responsable mobilités. Le marché d'acquisition maintenance des 150 vélos s'est monté à 300.000 €, financés à hauteur de 50 % par l’État/Ademe (50.000 €), Leader (68.000.€) et la région Pays de la Loire (31 000 €). Les vélos spéciaux sont financés par le biais d'appels à projets ponctuels de l'Ademe. Le logiciel de gestion fait aussi l'objet d'un marché d'un coût annuel de 9.500 €. La maintenance des vélos se monte à 10.000 € environ par an. Les tarifs de location sont dégressifs : 36 € au mois, 90 € pour 3 mois ou 288 € l'année avec prise en charge de 50 % par l'employeur. Un demi-tarif est accordé aux demandeurs d'emploi ou titulaires des minima sociaux. Un dépôt de garantie de 500 € est aussi demandé.

Les contacts qui peuvent vous intéresser

Communauté de communes d'Erdre-et-Gesvres

Nombre d'habitants :

64546

Nombre de communes :

12
1, rue Marie Curie - PA La Grand Haie
44 119 Grandchamp-des-Fontaines

Sylvain Lefeuvre

Vice-président, en charge de la mobilité

Camille Boceno

Conseillère mobilités

ECOVELO

1 bis rue Melier
44100 NANTES

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