Un contrat de réciprocité pour développer les mobilités entre métropole et communauté de communes, mais pas que… (34)
La mobilité est une problématique commune à la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup et à Montpellier Méditerranée Métropole. Avec ou sans voiture, l’accès à Montpellier est compliqué et les deux intercommunalités ont initié des coopérations pour y remédier.
"Les deux tiers des actifs de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup (36 communes, 48.000 habitants) travaillent sur le territoire de Montpellier Méditerranée Métropole (MMM)", constate le président du Grand Pic Saint-Loup, Alain Barbe. Ces intercommunalités sont mitoyennes et les flux de circulation sont d’autant plus denses en direction de la métropole aux heures de pointe qu’ils se mêlent en entrée de Montpellier aux flux provenant d’une communauté voisine. L’absence de liaison ferroviaire et le déficit de transports en commun routier, de toute façon ralentis par les embouteillages, génèrent un taux élevé d’autosolisme qui multiplie le nombre de véhicules et rend compliqué l’accès à Montpellier.
- Échanges 7 jours sur 7 entre métropole et communauté
Aux yeux de la chargée des déplacements-mobilité du Grand Pic Saint-Loup, Marie-France Sicard, "ces constats, déjà anciens, ont incité depuis 2014 notre communauté et la métropole à rechercher ensemble des solutions pour fluidifier la circulation et réduire les temps de trajet". Pour se rendre à un rendez-vous à Montpellier, même en dehors des heures de pointe, il faut compter entre 45 minutes et une heure. De son côté, le président indique : "Si nos habitants travaillent sur la métropole, notre territoire est un peu considéré comme le jardin des Montpelliérains. Ils viennent y pratiquer des activités sportives et de loisirs."
- Premier fruit du contrat : le transport à la demande
Un des premiers fruits du contrat de coopération intercommunautaire est la création sur la commune de Teyran en septembre 2018 d’un arrêt de bus de la ligne métropolitaine de transport à la demande (TAD) n°36. Auparavant, ce bus traversait cette commune située hors de la métropole sans s’y arrêter. La situation a paru absurde aux édiles des deux communautés et, moyennant une participation du Grand Pic Saint-Loup de près de 10.000 euros par an, la ligne de TAD fait désormais arrêt à Teyran. Ce projet a été mis en œuvre par le biais d’une convention tripartite entre MMM, la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup et le syndicat mixte Hérault Transport à qui la région Occitanie (autorité organisatrice des mobilités - AOM) a délégué la compétence Transport.
- Une piste cyclable reliera la communauté à la métropole
Si la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup n’exerce pas la compétence mobilité, cela ne l’empêche nullement de s’y investir activement. La construction d’une piste cyclable de 8 kilomètres reliant Saint-Gély-du-Fesc au pôle d’échange multimodal (PEM) Occitanie de la métropole va permettre de rejoindre le cœur de Montpellier sans utiliser la voiture. "Le temps de trajet pour effectuer les 8 kilomètres à vélo est évalué entre 20 et 30 minutes", estime la chargée des déplacements-mobilité du Grand Pic Saint-Loup. Ce temps de trajet prend en compte une vitesse moyenne de 20 km/h qui ne représente pas un effort particulier pour une personne pratiquant régulièrement le vélo. Ce moyen de transport étant particulièrement compétitif par rapport à la voiture, surtout aux heures de pointe. La construction de la piste cyclable (hors vélos à assistance électrique) représente un investissement de 1,7 million d’euros TTC porté par la commune de Saint-Gély-du-Fesc (300.000 €), le département de l’Hérault (230.000 €) et la métropole (1,17 M€). Le Grand Pic Saint-Loup fournit une contribution via un fonds de concours à la commune (30.000 €) et une offre de concours à la métropole (50.000 €). L’achèvement des travaux est programmé pour 2022.
- Coopérations également hors contrat de réciprocité
Le Grand Pic Saint-Loup a également développé sur son territoire le dispositif d’auto-stop pour les trajets de courtes distances, Rezo Pouce. Cette forme d’auto-stop sécurisée fonctionne avec une application qui relie automobilistes et auto-stoppeurs qui se retrouvent sur l’un des 130 arrêts installés sur le territoire communautaire. Sans adhérer à Rezo Pouce, la métropole a cependant accepté de créer 9 arrêts sur son territoire afin d’assurer le retour vers le Grand Pic Saint-Loup des usagers de ce service.
- Intérêt des alliances interterritoriales
La communauté de communes a lancé d’autres projets sur la mobilité. Elle est lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt "territoires d’expérimentation des nouvelles mobilités durables" –France Mobilités avec le projet "pôle nouveaux usages" et de l’appel à projet Vélos et Territoires de l’Ademe. Des aires de covoiturage sont également en cours d’installation dans plusieurs communes en lien avec le département. Une réflexion est aussi engagée pour étendre les lignes métropolitaines de bus à d’autres communes du Grand Pic Saint-Loup. "Ces actions montrent tout l’intérêt des alliances interterritoriales pour faire avancer des sujets qui dépassent les frontières administratives d’une seule collectivités", estime le maire.
Contrat de réciprocité multiprojets
En plus de la mobilité, la métropole et la communauté du Grand Pic Saint-Loup partagent de nombreux sujets de travail communs intégrés au contrat de réciprocité signé en 2017. Le contrat prévoit des coopérations sur la gestion de l’eau, la culture, le tourisme, la protection des zones agricoles ou les circuits courts alimentaires.
Communauté de Communes du Grand Pic Saint-Loup
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