Franc succès pour les deux cabanes adaptées aux cyclotouristes à Origné (53)
La municipalité d’Origné a installé au bord de la Mayenne deux cabanes adaptées à l’accueil des cyclotouristes. Ils peuvent ainsi profiter d’une halte et consommer sur place, notamment dans le restaurant de l’écluse. Dès l’ouverture, les cabanes ont fait le plein et profitent ainsi à l’économie locale.
À Origné, en Mayenne, le gérant du restaurant « Le Beyel », loué par la municipalité dans la partie haute du village, n’y travaille que l’hiver. De Pâques à la Toussaint, il poursuit son activité dans la maison éclusière de la Bénâtre, située en contrebas, à 800 m du bourg, le long du halage de la Mayenne. C’est à cet endroit, que la municipalité a proposé au conseil départemental, propriétaire des lieux, de déposer deux cabanes très particulières, puisqu’elles sont adaptées aux cyclistes. « Le chemin halage est parcouru par la Vélo Francette, une voie verte de 630 km qui relie Ouistreham, dans le Calvados, à La Rochelle en Charente-Maritime, et dont la fréquentation ne cesse de progresser. Elle était de 50.000 passages en 2015 et de 75.000 en 2020, ceci malgré la crise sanitaire », explique Christophe Lemarié, maire de la commune. « Nous souhaitions retenir les cyclistes sur la commune et apporter ainsi des revenus complémentaires au restaurant et aux producteurs locaux. Des études révèlent en effet, qu’un cyclotouriste dépense en moyenne 70 euros chaque jour sur place. » Yves Poullain, constructeur de deux hébergements, souligne l’importance pour les territoires de retenir les visiteurs : « sans coffre, le cycliste ou le randonneur est obligé de dépenser sur son parcours. Il ne faut donc pas seulement le faire venir mais aussi se donner les moyens de l’accueillir et surtout de l’héberger pour que son passage apporte des retombées économiques locales. »
Un investissement adapté à la taille de la commune
Chaque cabane, construite en bois français, couvre 8 m². Elles ont été livrées montées, prêtes à poser sur châssis galvanisé et n’ont pas besoin de fondations. Elles sont constituées d'un lit superposé (double en bas, simple au-dessus), d'une table, de tabourets, d'éclairage, de prises électriques et du wifi. On peut y faire entrer les vélos. Et si on arrive tardivement, elles s’ouvrent grâce à un code d’accès, qui est aussi utilisé pour profiter du bloc sanitaire (toilettes, douche, lavabo, table à langer) de la maison éclusière. Les réservations en ligne ou par téléphone ainsi que l’entretien des deux cabanes sont assurés par un couple qui a ouvert en 2016, à 800 mètres des cabanes, une activité combinant une micro ferme, un atelier d’artisanat et un fournil. « Nous avons pour cela signé un contrat de gestion avec eux. Ils proposent également un petit-déjeuner et la location des draps. Les cabanes leur permettent de diversifier leur activité », précise l’élu.
L’investissement de la mairie a été environ de 20.000 euros pour les deux cabanes, soutenu à hauteur de 30 % par la région Pays de la Loire. La municipalité règle en outre au département les frais d’eau et d’électricité consommés par les deux cabanes. « Il faudra environ une centaine de nuitées par an pour les amortir. Le risque financier est limité et adapté au budget de notre petite commune. Chaque nuitée revient à 30 euros par cabane dont 60 % sont reversés au couple », commente l’édile.
Engouement dès l’ouverture
Dès l’ouverture, cet hébergement léger a connu un franc succès, avec 80 nuitées occupées la première année. « Nous recevons beaucoup d’habitants de Laval située à 18 km, mais aussi du secteur qui y passent le week-end », se félicite le maire. « Les cabanes ont même hébergé des ouvriers en chantier sur le secteur durant 15 jours cette année. » Une conférence de presse lors de leur ouverture, des affiches, le système de réservation en ligne, les acteurs du tourisme du département, le bouche-à-oreille entre les utilisateurs de la voie verte, expliquent cet engouement. La municipalité cherche à faire du site un lieu vivant aussi bien pour les visiteurs que pour les habitants en invitant par exemple, les associations à y organiser leurs animations. « Même si nous ne pouvons pas le quantifier, nous avons ressenti une dynamique économique locale suscitée par les cabanes. Si la place le permet, nous envisagerons d’en ajouter deux autres », se félicite l’élu.
Les habitations légères de loisirs (HLL)
Le constructeur de ces deux cabanes, Yves Poullain, rappelle qu’elles sont considérées comme des habitations légères de loisirs (HLL), c’est-à-dire une construction démontable ou transportable destinée à une occupation temporaire ou saisonnière. En dehors des campings, parcs résidentiels ou villages vacances, elles doivent être installées sur un terrain urbanisable. Pour le cas d’Origné, les cabanes sont positionnées au Plan local d’urbanisme (PLU) en zone de loisirs, il n’y a donc pas eu de démarches particulières à effectuer pour les déposer.
Commune d'Origné
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