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Hébergement - Un droit à l'accompagnement social dans la future loi Duflot ?

Jean-Marc Ayrault a reçu à sa demande, mardi 14 mai, le collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées, ainsi que le collectif Romeurope, pour faire notamment le point sur la situation des mal-logés à la sortie de l'hiver. Accompagné de Cécile Duflot, Manuel Valls et Marie-Arlette Carlotti, le Premier ministre a souligné "l'impératif de solidarité que porte le gouvernement" et rappelé "les engagements importants pris cette année", comme le rapporte un communiqué de Matignon, citant la création, en 2013, de plus de 6.000 places d'urgence supplémentaires, la création de 6.000 places en logement adapté ou encore la création de 4.000 places en centre d'accueil pour demandeur d'asile (Cada).
Des acquis, il y en a, convient Florent Guéguen, porte-parole du collectif des associations unies, également directeur général de la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale). Mais pas de quoi faire face à la "catastrophe de cet hiver où la moitié des appels au 115 ne trouvaient pas de solutions", rappelle-t-il. Florent Guéguen dénonce plus généralement une mauvaise stratégie de l'Etat qui, certes, crée des places d'hébergement supplémentaires, mais des places "à bas coûts". "L'Etat a adopté une logique urgentiste de mise à l'abri, sans accompagnement social et sans possibilité d'accès direct au logement", résume-t-il. C'est-à-dire que l'Etat recrée un parc d'hébergement de mauvaise qualité."
C'est pourquoi le collectif des associations unies propose d'introduire dans la future loi Duflot sur le logement et l'urbanisme "un droit à l'accompagnement social pour toute personne hébergée, quel que soit son mode d'hébergement". Pour le moment, Florent Guéguen n'a pas entendu de réponse claire lors de la réunion à Matignon...
Le collectif a également réitéré sa demande de moratoire sur les expulsions locatives et se l'est vue de nouveau refuser au prétexte classique que ce serait un mauvais signal adressé aux propriétaires d'une part, et un encouragement aux mauvais payeurs d'autre part. Pour Florent Guéguen, c'est un mauvais calcul budgétaire et social : "Plutôt que de payer de l'hôtelier pour loger les familles expulsées, l'Etat devrait imposer le moratoire et indemniser les bailleurs."
Quant au retard à l'allumage sur l'instauration de diagnostics territoriaux "à 360 degrés" sur les situations de mal-logement, le collectif conçoit que l'Etat soit submergé par la difficulté méthodologique liée au fait de réunir tous les acteurs concernés et les faire travailler ensemble. Il soupçonne surtout le gouvernement de ne pas souhaiter mettre à jour des situations où le fossé semblerait impossible à combler entre le nombre de personne en situation d'urgence et l'offre d'hébergement et de logement d'un territoire.

 

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