Transports - Selon la Fnaut, la voiture coûte trois fois plus cher que les transports en commun
Voilà une étude qui mettra du baume au coeur des élus investis dans le développement des transports en commun ! Publiée le 16 mars par la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) et réalisée par l’économiste des transports Jean-Marie Beauvais avec l’appui financier du Groupement des autorités responsables de transports (Gart), de l’Union des transports publics (UTP) et de plusieurs grands opérateurs (SNCF, RATP, Keolis), elle décrypte les déplacements de proximité effectués soit en voiture, soit en transport en commun. Sa conclusion est sans appel : prendre sa voiture coûte en moyenne trois fois plus cher qu’emprunter les seconds.
L’étude se base sur les transports inférieurs à 80 kilomètres. En voiture, le coût complet revient à 25 centimes par kilomètre, contre 9 centimes en moyenne pour le bus ou le TER. Mais l'économiste va plus loin : après avoir effectué un travail de fourmi et épluché les enquêtes nationales sur les déplacements, des données de l’Insee et celles fournies par des réseaux de transport, Jean-Marie Beauvais aboutit à des résultats différenciés suivant que le déplacement en transport collectif est effectué en province (13 centimes d’euro par kilomètre), en Ile-de-France (10 centimes d’euro) ou en RER (7 centimes). "Si la voiture coûte beaucoup plus cher que ce que croit l'automobiliste, c'est qu'il y a une différence entre le coût réel et ce qu'il a l'impression de dépenser en péage, en essence ou en stationnement", explique Jean Sivardière, président de la Fnaut. Néanmoins, gare à ne pas surestimer encore plus le coût de la voiture, ce qui constitue un défaut souvent observé, prévient la Fnaut. Contrairement à une idée reçue, l'étude précise ainsi que la part des dépenses de carburant dans le budget des Français a baissé depuis trente ans.
L'étude conclut que pour encourager l'usage des transports en commun, "au lieu de baisser le prix du ticket de métro ou de bus, mieux vaut augmenter celui de la voiture en rehaussant le prix du stationnement central, en introduisant le péage urbain, en augmentant la part de la TIPP régionale et en réduisant le bonus écologique tout en augmentant le malus". Elle promeut cette voie, arguant notamment du fait qu’elle permettrait des économies d’argent public et fournirait plus de ressources au transport collectif par le biais d’écotaxes et de recettes commerciales nouvelles.