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Transports - 41% des Français encore rétifs à l'usage des transports en commun malgré un coût jugé avantageux

Plus des trois quarts des Français jugent que l'utilisation de la voiture en ville revient plus cher que les transports en commun. Pour autant, 41% disent encore ne jamais utiliser les transports collectifs et seuls 25% les utilisent au moins un jour par semaine, selon un sondage réalisé par TNS-Sofres (1) pour le compte du GIE Objectif Transport Public, du Gart (Groupement des autorités responsables de transport) et de l'UTP (Union des transports publics et ferroviaires), à l'occasion de la cinquième Journée du transport public organisée le 21 septembre prochain. Cette enquête d'opinion avait pour but de connaître la perception des Français sur le coût de l'utilisation de la voiture comparé à celui des transports publics. Même chez les non-utilisateurs des transports collectifs, 72% des sondés considèrent que la voiture est plus coûteuse. Toutes catégories confondues, 77% des Français pensent que les transports publics offrent un meilleur rapport qualité/prix que la voiture pour un déplacement en ville mais ont du mal à l'évaluer. Alors que le coût réel de l'utilisation de la voiture est, pour les voyageurs, jusqu'à 20 fois plus élevé que celui des transports publics, une majorité des personnes interrogées (37%) déclarent qu'il est 10 fois plus élevé et 14% seulement citent le bon ordre de grandeur.
Ce qui préoccupe le plus les élus en charge des transports, c'est la forte proportion de voyageurs encore réfractaires à l'usage des transports collectifs. "Malgré la conscience du coût plus élevé de la voiture, il y a encore du chemin à faire pour faire prendre des décisions durables", a reconnu Roland Ries,  le 13 septembre, en commentant les résultats du sondage.  Le président du Gart a insisté sur l'utilité de poursuivre les actions de sensibilisation du public comme cela est le cas lors de la Journée du transport public. Pour cette cinquième édition, 198 réseaux sont mobilisés partout en France - 152 réseaux urbains (les deux tiers des agglomérations de plus de 100.000 habitants), 38 réseaux départementaux et 8 réseaux régionaux. Cette année, l'accent sera mis sur la tarification, a souligné Roland Ries, rappelant qu'il appartient aux autorités responsables de transport de définir les grilles tarifaires et que le prix payé par l'usager "représente au plus un tiers du coût réel du transport dans l'urbain". Selon lui, les grands réseaux ont aujourd'hui tendance à augmenter leurs prix pour faire face aux charges  tandis que les petits réseaux sont enclins à les baisser, voire à instaurer la gratuité, pour attirer plus de voyageurs. "La journée du transport public doit être l'occasion de faire avancer l'opinion sur le coût réel des transports publics et sur ce que peuvent payer les usagers", a-t-il estimé.

Offres promotionnelles dans tous les réseaux

Le 21 septembre, les réseaux participant à la Journée du transport public proposeront des offres promotionnelles pour valoriser leurs points forts  : tickets multimodaux pour faire connaître les possibilités d'intermodalité comme en Champagne-Ardenne, unique exemple de fédération de tous les territoires (agglomération, départements, région) autour d'un billet unique ; offres ciblées vers les salariés pour développer les trajets domicile-travail en transports en commun, comme à Angoulême où une "Magicarte" sera offerte à tous les salariés de l'agglomération ; réductions sur les abonnements (pass TER à 1 euro en région Nord-Pas-de-Calais, réduction de 25 à 50% sur la carte mensuelle à la Réunion, réduction de 20% sur le coupon d'octobre à Arras, etc.) ; promotions pour faire découvrir une nouvelle ligne ou une nouvelle billettique ; offres spéciales destinées aux automobilistes pour les inciter à laisser leur voiture au garage.
Outre la mise en avant d'offres tarifaires spéciales, les réseaux profiteront de la journée du 21 septembre pour mieux faire connaître leurs services. Car l'avantage prix n'est pas le seul argument à faire valoir, comme l'a souligné, Jean-Marc Janaillac, vice-président de l'UTP, également directeur général en charge du développement à la RATP. Selon lui,  les attentes des usagers sont très fortes en termes de fréquence, de ponctualité et d'information et les transporteurs doivent investir afin d'enrichir l'offre de transports et améliorer les conditions de circulation (plus de voies réservées, par exemple). Ils doivent aussi miser selon lui sur les nouveaux outils de communication.  L'information en temps réel sur les smartphones fait partie à ses yeux des grands défis à relever par les réseaux. Ceux qui sont les plus avancés en la matière sont d'ailleurs invités à concourir au Challenge de la meilleure information, l'un des trois Challenges de la Journée du transport public, les deux autres récompensant la meilleure promotion de la multimodalité/intermodalité et la meilleure campagne sur le changement de comportement. Un jury de spécialistes désignera les lauréats qui recevront leurs prix le 13 octobre lors des 23e Rencontres nationales du transport public à Strasbourg.

Anne Lenormand

(1) Sondage mené sur un échantillon représentatif de 1.009 individus âgés de 15 ans et plus, les 23 et 24 août 2011.

Roland Ries réélu président du Gart

Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg, a été réélu à l'unanimité président du Gart pour un mandat de trois ans au cours de l'assemblée générale de l'association qui s'est tenue le 14 septembre 2011 à Paris. Un nouveau conseil d'administration a été élu. Il compte 40 membres représentant les collectivités locales urbaines, départementales et régionales. Ce conseil d'administration se réunira le 19 octobre prochain pour désigner les vice-présidents, les membres du bureau ainsi que les présidents des différentes commissions du Gart. Plusieurs dossiers importants attendent les nouveaux administrateurs du Gart : le ferroviaire - le Gart participera aux prochains Etats généraux organisés sur le sujet par l'Association des régions de France à Nantes le 28 septembre prochain -, le transport des marchandises, la dépénalisation et la décentralisation du stationnement, la coopération institutionnelle pour accroître l'intermodalité et renforcer l'attractivité des transports publics, le développement des usages alternatifs à la voiture individuelle. Sans oublier les transports en commun en site propre (TCSP) en faveur desquels le Gart réclame à l'Etat le lancement d'un troisième appel à projets.

A.L.
 

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