Industrie - Plan Automobile : démarrage en douceur pour l'électrique public
7.000 euros de bonus écologique pour les véhicules électriques, 10% du coût des véhicules hybrides offerts (entre 2.000 et 4.000 euros), 200 à 550 euros accordés pour les véhicules thermiques à faible émission carbone... depuis juillet 2012 et la mise en place du "plan" destiné à soutenir la filière industrielle automobile, ces avantages sont accessibles non seulement aux particuliers, mais à l'ensemble des acheteurs publics et aux véhicules de sociétés. Avec, progressivement, des effets sensibles sur les achats en général – 23,6% des véhicules vendus en 2012 émettaient moins de 105 gCO2/km et ont bénéficié de ces bonus contre 11,6% en 2011, selon le ministère – et sur la commande publique en particulier.
Un véhicule sur quatre
Lors d'une conférence de presse ce jeudi 7 mars, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a d'ailleurs indiqué que "pour 2013, l'objectif de 25% des véhicules achetés par les services de l'Etat, électriques ou hybrides, sera dépassé, dont 449 de véhicules hybrides et 257 de véhicules électriques". Pour les services de Bercy, communication oblige, "100% des véhicules achetés seront électriques". Et de citer au passage le renforcement de l'offre de véhicules électriques et hybrides de la centrale d'achat public Ugap, avec, aux côtés notamment de la Kangoo ZE et de la Peugeot Ion, la Toyota Yaris, la MIA et la Renault Zoé.
Une offre élargie ouverte aux collectivités, qui n'hésitent pas à en profiter, selon Jean-Marc Borne, directeur adjoint des achats pour l'Ugap : "A l'heure actuelle, les collectivités qui choisissent de bénéficier de procédures d'achats simplifiées et de conditions tarifaires avantageuses par notre intermédiaire représentent 50% des commandes de véhicules hybrides et électriques." Reste que l'on parle là d'un volume global – tous acheteurs Ugap confondus - de moins de 1.500 véhicules depuis la commercialisation du Goupil G3... en 2009. Rien à voir avec les 14.000 véhicules (hors poids-lourds et véhicules d'intervention) négociés par la centrale chaque année (1).
"Une accélération devrait se produire à la faveur de deux phénomènes, prédit toutefois Jean-Marc Borne : d'une part le travail d'optimisation de la mission d'appui interministérielle pour la gestion du parc automobile de l'Etat, orienté vers l'objectif d'achat de 25% de véhicules électriques ou hybrides ; et d'autre part le développement du nombre de prises de recharge."
Des collectivités branchées
Cette fois, les collectivités sont en première ligne. Car, sans ces bornes réparties sur l'ensemble du territoire national, pas de développement de l'usage des véhicules propres. Ni par les institutions publiques, ni par l'ensemble des particuliers d'ailleurs. Arnaud Montebourg a ainsi annoncé que "5.766 de ces prises de recharge (étaient) ouvertes au public au 1er mars 2013, contre 1.800 en juillet 2012". Insuffisant. L'objectif est désormais de 8.000 à 10.000 prises de recharge avant fin 2013. Et ce sont l'ensemble des collectivités, bien au-delà des 12 territoires jusqu'à présent pilotes sur ce dossier (2), qui doivent investir.
Pour les y aider, une dotation de 50 millions d'euros du programme d'investissements d'avenir va être allouée aux projets des collectivités locales. Un appel à manifestation d'intérêt a été lancé en ce sens par l'Ademe en janvier dernier, pour toutes les régions, départements, villes et communautés d'agglomération de plus de 200.000 habitants. Il reste ouvert jusqu'au 16 décembre 2014.
Laurent Brémond
(1) Au total, en 2012, 27.730 véhicules hybrides ont été vendus en France (+50% par rapport à 2011), contre 5.659 voitures électriques (également +50% par rapport à 2011), ventes Autolib' comprises.
(2) Bordeaux, Grenoble, Rennes, Nice, Angoulême, Aix-en-Provence, Orléans, Paris,
Rouen, Strasbourg, le Havre et le Grand Nancy se sont engagées à déployer
une première vague d'infrastructures de charge dès 2010.