Cinquième risque - Manifestations : après les retraites, la dépendance ?

Après avoir été reçues par Nora Berra, les principales organisations syndicales de retraités ont annoncé, le 18 octobre, l'organisation d'une manifestation sur la question de la prise en charge de la dépendance, le 25 novembre. Celle-ci sera en effet consacrée à la fois à la perte de pouvoir d'achat des personnes âgées - un sujet traditionnel pour les manifestations de retraités - mais aussi à la perte d'autonomie. Une première.
La délégation reçue par la secrétaire d'Etat chargée des Aînés comprenait les sections "retraités" de la plupart des grandes centrales - CFDT, CFE-CGC, CGT, Unsa et FGR-FP (Fédération générale des retraités de la fonction publique) - à l'exception notable de Force ouvrière et de la CFTC. Si les propos de Nora Berra n'ont pas apporté d'éléments nouveaux sur les grandes lignes du futur projet de loi (voir notre article ci-contre du 21 octobre 2010), les centrales syndicales ont en revanche dévoilé ce que sera leur position dans le débat. Elles demandent tout d'abord que la période de discussion de six mois qui doit s'ouvrir après la fin du débat sur les retraites soit mise à profit "pour engager de réelles négociations". Sur le fond, les organisations syndicales estiment que "la prise en charge de la dépendance doit se faire par une réponse collective basée sur la solidarité nationale au sein de la sécurité sociale". Contrairement à la plupart des autres acteurs concernés par le débat, elles rejettent a priori toute ouverture au secteur assurantiel et demandent au contraire à l'Etat de "s'opposer fermement à l'éventuel transfert vers les assurances privées". La plateforme élaborée par les syndicats réclame aussi une prise en charge sans barrière d'âge (sur la seule base de la perte d'autonomie), le développement des services de maintien à domicile et des places en établissements, ainsi que la mise en oeuvre d'actions de prévention à destination des personnes âgées. Les syndicats dénoncent par ailleurs "les mesures restrictives pouvant réduire le nombre de personnes bénéficiaires", allusion à la possible remise en cause du versement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) aux personnes classées en GIR 4, préconisée par le rapport Rosso-Debord (voir notre article ci-contre du 25 juin 2010).
Dans le cadre de la mise en place du cinquième risque, les organisations syndicales formulent deux autres revendications précises. D'une part, elles dénoncent le fait que les tarifs d'hébergement des maisons de retraite sont en moyenne "largement supérieurs au montant moyen des pensions de retraite". Elles demandent donc des mesures pour alléger le reste à charge des résidents ou des familles, sans remettre en cause pour autant la qualité de l'accueil. D'autre part, elles réclament "des solutions urgentes pour répondre aux difficultés financières des associations d'aide à domicile qui pénalisent les personnes âgées". Sur ce point, les organisations syndicales regrettent l'attitude, jugée attentiste, du gouvernement.

 

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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