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Développement durable - L'Ile-de-France présente son schéma climat-air-énergie

Le conseil régional d'Ile-de-France a présenté le 29 juin son schéma régional climat-air-énergie (SRCAE) qui va faire l'objet de consultations pendant l'été avec les collectivités avant son adoption définitive à l'automne. "Si l'Ile-de-France représente 20% de la population sur moins de 3% du territoire national, notre objectif est qu'elle relève les défis en divisant par quatre ses émissions de gaz à effet de serre avant 2050 et que son taux d'indépendance énergétique passe de 5% à 45% et bien sûr sans recourir aux huiles de schiste de son sous-sol", a déclaré Hélène Gassin (EELV), vice-présidente en charge de l'environnement. "Le SRCAE montre que cela est tout à fait possible. Ce sont de beaux objectifs établis en co-élaboration avec l'Etat, ce qui n'était pas gagné d'avance", s'est-elle félicitée.
Le document, créé par la loi Grenelle 2 et co-élaboré par la région et la préfecture régionale fixe les perspectives d'évolution dans les domaines du climat, de l'air et de l'énergie, aux horizons 2020 et 2050. Il donne à la fois des objectifs globaux et des recommandations adaptées à chaque acteur et secteur d'activité. "Ces objectifs doivent avoir valeur d'engagements pour tous les acteurs concernés, pour que la transition énergétique se concrétise, souligne le conseil régional dans un communiqué. Les collectivités, à travers leurs plans climat énergie territoriaux mais aussi les entreprises du territoire, peuvent s'appuyer sur le SRCAE pour s'investir dans la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables."

Bâtiment : "mobilisation générale sur la rénovation"

Les objectifs franciliens se veulent cohérents avec ceux adoptés par l'Union européenne dans le cadre du "paquet 3 X 20" : accroissement de 20% de l'efficacité énergétique finale dont réduction de 5% de la consommation d'électricité, réduction de 28% des émissions de gaz à effet de serre et hisser la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de 5% à 11,5%, soit une hausse de 90% de la production.
Dans le bâtiment, il s'agit de décréter "la mobilisation générale sur la rénovation" soit multiplier par trois le rythme et atteindre 125.000 logements rénovés par année (2,5% du parc par an) – dont 35.000 logements HLM (3,4% du parc). Le secteur tertiaire doit aussi "accélérer" ses rénovations avec 7 millions de m2 par an (3,3% du parc) dont 2,7 millions de m2 pour le public (4% du parc par an).
Les modes de chauffage sont également appelés à évoluer. Le chauffage électrique par convecteur doit disparaître de toutes les constructions neuves à partir de 2013. Le chauffage au fioul, GPL et charbon doivent aussi totalement disparaître d'ici 2020 alors que les réseaux de chaleur sont appelés à se développer fortement : +40% de logements doivent être raccordés en 2020 par rapport à 2005 soit environ 65.000 logements chaque année. Après 2020, le rythme de rénovation des logements doit encore augmenter pour passer à 180.000 par an, avec une généralisation du standard BBC.

Rattrapage sur le photovoltaïque

L'augmentation des réseaux de chaleur va entraîner un développement des énergies renouvelables comme la géothermie, la biomasse ou encore la production de biogaz. Pour le solaire thermique, l'objectif est d'atteindre en 2020 le niveau d'équipement actuel de l'Allemagne, soit 0,157 m2 par habitant et pour le solaire photovoltaïque, très en retard en Ile-de-France, le niveau actuel dans l'Hexagone (42,7 Watt-crête/habitant).
Le SRCAE repose aussi sur l'application du plan de déplacements urbains (PDU), en cours d'adoption. Celui-ci prévoit une réduction de 2% du trafic automobile, le développement des transports en commun (+20%), de la marche et du vélo (+10%). Le PDU doit permettre de réduire de 20% les émissions du secteur des transports.
Le schéma régional éolien, présenté en annexe du SRCAE, constitue le point d'achoppement entre la région et l'Etat. La région souhaite une zone d'implantation potentielle d'éoliennes plus large que l'Etat. Deux zones géographiques posent problème en particulier : la zone d'entraînement du Groupement interarmées héliporté (GIH), dans le sud-ouest de la région et le parc naturel régional du Vexin.


Anne Lenormand

La région pousse les collectivités vers une gestion publique de l'eau
Lors de sa séance plénière du 29 juin, le conseil régional d'Ile-de-France a adopté une délibération sur sa politique dans le domaine de l'eau pour la période 2013-2018. Les groupes de la majorité (PS, EELV, FD, MRC, PRG-MUP et FG et alternatifs) ont voté pour, l'UMP francilienne et l'Ares (centre) votant contre. La région veut d'abord "donner aux collectivités les moyens de s'émanciper de la tutelle des grands groupes et revenir ainsi à une gestion 100% publique par le biais de régie ou de sociétés publiques locales", a-t-elle expliqué dans un communiqué. Elle propose pour cela d'offrir "un accompagnement à l'évaluation de la qualité économique, écologique et sociale de leurs services d'eaux aux communes ou syndicats intercommunaux en charge de la gestion de l'eau. Il sera fait "en toute indépendance de l'analyse proposée par des entreprises privées". En outre, la région n'accordera de subventions aux investissements dans les services d'eau que si ceux-ci sont réalisés par les collectivités territoriales elles-mêmes. Pour aider les collectivités dans leurs réflexions et études, la région va créer un "Espace public régional de l'eau" rassemblant associations, usagers, collectivités et syndicats intercommunaux. Il aura pour fonction de "promouvoir une maîtrise publique approfondie de la gestion de l'eau (production, assainissement et distribution) et d'amener les collectivités à activer les dispositifs régionaux prévus à cet effet (audits, études)".
La politique régionale, visant à faire bénéficier les Franciliens d'un "droit effectif de l'eau", comporte aussi un volet environnemental important, destiné à lutter contre la pollution – des études prédisent que seulement 24% des masses d'eau atteindraient un bon état écologique en 2015 - et les conséquences de l'urbanisation (phénomènes d'inondations locales dues à l'imperméabilisation des sols). Ces cinq dernières années, la région a consacré 225 millions d'euros à la politique de l'eau. Désormais, lors de la signature de "contrat de bassin" ouvrant droit à des aides régionales, les collectivités devront prévoir un "programme de gestion alternative de l'eau dans la ville" (récupération des eaux pluviales, "climatisation" de la ville, etc.). La région proposera également des aides à l'ingénierie aux collectivités qui s'impliquent directement auprès des agriculteurs pour une réduction d'intrants.  A.L.
 

 

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