Transports - L'Ile-de-France adopte son plan de déplacements urbains
Le conseil régional d'Ile-de-France a adopté le 16 février son nouveau plan de déplacements urbains (PDU) fixant les grandes orientations pour la mobilité des 12 millions de Franciliens d'ici 2020. Les groupes de la majorité PS, EELV, Front de gauche, PRG-MUP, MRC et Alternatifs ont voté pour, l'UMP contre et l'Ares (centre) s'est abstenue. Ce PDU, rédigé par le Stif (autorité organisatrice des transports en commun dans la région), vise des objectifs de croissance de 20% des déplacements en transports en commun, de 10% pour le vélo et la marche, et de baisse de 2% des déplacements en voiture ou deux-roues motorisés. Le tout doit permettre de respecter des engagements de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Le PDU de la première région de France (12 millions d'habitants) aborde aussi le transport des marchandises : l'objectif est de favoriser le fret ferroviaire et par voie d'eau et de rationaliser les flux par la route.
Quatre mesures contraignantes sont prévues pour atteindre les objectifs du PDU. Concrètement, pour rendre bus et tramways plus attractifs, "il est demandé aux gestionnaires de voirie de leur assurer la priorité aux carrefours". Il faudra aussi une proportion minimale de places de stationnement pour les vélos sur la voirie. Ainsi qu'un nombre de places minimum pour les vélos dans toute construction nouvelle. Enfin, il s'agira d'établir des normes, maximales cette fois, de places de stationnement pour les voitures dans les nouveaux bureaux. Selon le nouveau vice-président en charge des transports, Pierre Serne (EELV), "toutes les études" montrent que le facteur qui pousse le plus les gens à utiliser leur voiture entre leur domicile et le travail est d'y avoir une place gratuite. Ces normes devront être traduites dans les plans locaux d'urbanisme (PLU), et seront modulées "finement" en fonction de la proximité avec un transport en commun. "Réduire la place de la voiture est une ambition à laquelle le PDU-IDF répond magnifiquement, c'est un document majeur", s'est félicité Jacques Picard (EELV).
Tout en rappelant que l'UMP partage "la vision d'une réduction de la place de la voiture", François Durovray a insisté sur la nécessité d'un "accompagnement massif de développement des transports en commun". "Le plan proposé ne permettra pas de faire face à l'afflux des personnes dans les transports. On n'a pas à gêner la vie des Franciliens par des actions punitives, nous sommes là pour leur simplifier la vie", a déclaré M. Durovray, expliquant ainsi le vote "contre" de son groupe.