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PLF 2013 - Les crédits de la culture ne sont plus sanctuarisés

Relativement épargné - malgré certains gels de crédits - au cours des dernières années, le budget de la culture n'échappera pas l'an prochain à la rigueur générale qui caractérise le projet de loi de finances (PLF) pour 2013, présenté le 28 septembre 2012 (voir notre article ci-contre du même jour). Aurélie Filippetti - la ministre de la Culture et de la Communication - avait certes envoyé un premier signal, il y a un mois, en annulant plusieurs grands projets comme la maison de l'Histoire de France à Paris, le Centre national de la musique, le musée de la Photo à Nevers, la salle supplémentaire à la Bastille pour la Comédie-Française ou le centre d'art pariétal Lascaux 4 (voir nos articles ci-contre du 29 août et du 10 septembre 2012). D'autres projets sont officiellement décalés ou redimensionnés, à l'image de la réaffectation de la tour Utrillo à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), du centre des réserves de Cergy-Pontoise ou du déménagement de l'école de photographie d'Arles. Au total, l'annulation de ces projets représenterait une économie - potentielle - d'environ un milliard d'euros. Suivant le mouvement, certains opérateurs ont également anticipé le tour de vis budgétaire, comme en témoigne - par exemple - la récente annonce de l'annulation de l'édition 2013 de Monumenta au Grand Palais.
Mais si une économie potentielle peut éviter d'aggraver le déficit budgétaire, elle ne peut pas le réduire. Le PLF 2013 prévoit donc une diminution des crédits de la culture de 110 millions d'euros, le montant total passant ainsi de 2,54 milliards d'euros dans la loi de finances initiale (LFI) pour 2012 à 2,43 milliards l'an prochain, soit une baisse de 4,33%. Cette tendance devrait se poursuivre avec respectivement 2,38 milliards en 2014 et 2,35 milliards en 2015. Il en est de même pour les crédits de la mission "Médias, livre et industries culturelles", qui passent de 4,70 à 4,62 milliards d'euros en 2013 (dont 3,83 milliards pour l'audiovisuel public), avant de reculer à 4,57, puis 4,54 milliards d'euros en 2014 et 2015.
La présentation du PLF 2013 précisant que les effectifs portés par la mission "Culture" resteront quasi inchangés l'an prochain (suppression de 15 équivalents temps plein à champs constants, soit un taux d'effort de 0,1%), ce sont donc principalement les crédits d'intervention qui devraient faire les frais de la rigueur.
La PLF fixe comme priorités pour 2013 le lancement d'un plan d'éducation artistique et culturelle (voir notre article ci-contre du 4 septembre 2012), le renforcement des effectifs des écoles d'enseignement supérieur en art et architecture et l'encouragement à "la vitalité de la création artistique [...] par la préservation des interventions de l'Etat à destination du spectacle vivant et des arts plastiques". Le PLF précise également que "la politique de l'investissement de l'Etat, en matière culturelle, sera rééquilibrée en faveur des régions, notamment au travers du maintien de la capacité d'engagements en faveur des monuments historiques". Ces priorités se retrouvent sur la période triennale 2013-2015, mais la présentation du PLF précise que le ministère de la Culture continuera de participer à l'effort partagé de maîtrise des dépenses publiques, notamment à travers son plan de modernisation de l'action publique. Signe d'un certain malaise - notamment après les tensions, de notoriété publique, entre Aurélie Filippetti et Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget -, la rue de Valois n'a toujours pas publié, contrairement aux années précédentes, de présentation de son budget. 

 

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