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Lutte contre l'exclusion - Le plan de lutte contre la pauvreté est "globalement sur les rails", mais manque de gouvernance

Le collectif Alerte - qui fédère une quarantaine d'associations de lutte contre l'exclusion, dont tous les grands acteurs du secteur (Uniopss, Secours catholique, Médecins du Monde, fondation Abbé-Pierre, Croix-Rouge, Fnars...) -, publie un communiqué sur la mise en œuvre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté, lancé par le gouvernement il y a un an (voir notre article ci-contre du 22 janvier 2013). Ce communiqué intervient peu avant le bilan officiel du plan, qui doit être présenté par François Chérèque, chargé du suivi du dispositif, à Jean-Marc Ayrault le 23 janvier, à la date anniversaire de la présentation du plan.

Un jugement plutôt positif, malgré retards et oublis

Le communiqué d'Alerte se montre plutôt positif. Le collectif constate ainsi que "le plan a bien commencé à être mise en œuvre" et considère que "les principes énoncés dans le plan sont globalement respectés : objectivité, non-stigmatisation, participation, juste droit et décloisonnement des politiques sociales". De même, le collectif estime que "certaines des mesures prévues ont été mises en place : amélioration, bien que faible, des ressources des plus modestes, avancées dans l'accès aux soins, COG familles [convention d'objectifs et de gestion de la branche famille, NDLR] qui va dans le bon sens, bases posées en matière de réussite éducative, progrès dans la lutte contre le surendettement, projet Monalisa..."
Alerte pointe néanmoins des retards importants sur de nombreuses mesures prévues par le plan pluriannuel ou la persistance d'"insuffisances". C'est notamment le cas de la stigmatisation des Roms, du report sine die de la fusion du RSA activité et de la prime pour l'emploi, du sous-dimensionnement de la "garantie jeunes", de la lenteur du chantier de la "refondation" du travail social, ou encore du renvoi à 2014 du projet de loi sur l'immigration. Le collectif estime également qu'"en matière d'hébergement et de logement, le compte n'y est pas, il s'en faut de beaucoup".

Des délégués interministériels en mission dans chaque région ?

Mais la principale critique concerne la gouvernance du plan pluriannuel. Le collectif dit en effet constater qu'"une fracture croissante se fait sentir entre le niveau national et le niveau local : tout se passe comme si le premier n'arrivait plus à entraîner le second, notamment du fait d'un défaut d'animation et de programmation à un échelon déconcentré des mesures et des financements". Pour pallier ce manque d'animation locale et "faire vivre le plan", Alerte demande la nomination d'un délégué interministériel en mission dans chaque région.
De façon plus large, le collectif demande au gouvernement d'être "plus ambitieux" pour la période 2014-2017. Il en profite pour rappeler un certain nombre de propositions émises dans la période de préparation du plan et qui n'avaient pas alors été retenues.

 

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