Environnement - Le Pavillon bleu va flotter sur 341 plages dans 124 communes
Record battu : le Pavillon bleu sera arboré cette année sur 341 plages dans 124 communes. L'an dernier, 310 plages dans 106 communes avaient reçu ce label destiné à récompenser la qualité des eaux de baignade mais aussi le respect de l'environnement (gestion de l'eau, des déchets, éducation à l'environnement). Concernant les plages, il faut notamment que les eaux de baignade soient classées en catégorie A (bonne qualité) avec cinq analyses minimum par saison, qu'il y ait des poubelles, des points d'eau potable et un niveau adéquat d'équipement en sanitaires. Tous les littoraux de France sont concernés mais aussi les communes "continentales" qui sont chaque année plus nombreuses à se porter candidates.
Parmi les 21 nouvelles lauréates figurent Cannes (Alpes-Maritimes), Honfleur (Calvados), Palavas-les-Flots (Hérault), Dieppe (Seine-Maritime) mais aussi Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) et Charleville-Mézières (Ardennes). Dans certaines communes, le Pavillon bleu est bien accroché : la ville de Hyères-les-Palmiers (Var) l'a arboré sans interruption depuis la création du label il y a 25 ans. Les régions les plus répresentées dans ce palmarès sont le Languedoc-Roussillon (25 communes) devant Provence-Alpes-Côte d'Azur (20) et Pays-de-la-Loire (14). Les départements les mieux classés sont l'Hérault (12 communes labellisées), le Var (10), la Gironde (8) suivis de la Charente-Maritime, de la Loire-Atlantique, de la Seine Maritime et de la Vendée (7).
Pour la première fois en 2010, année de la biodiversité, un Prix spécial a été remis à deux communes, Saint-Jouin Bruneval (Seine-Martime) et La Croix Valmer (Var) pour leur investissement régulier dans la protection d'espaces naturels sensibles. Début mai, le Pavillon bleu avait aussi été décerné à 77 ports de plaisance qui intègrent l'environnement dans la gestion globale du site portuaire (sensibilisation du public au respect de l'environnement, équipements, offre de services, prévention et réduction des nuisances, déchets et pollutions).
Si le Pavillon bleu est aujourd'hui très recherché par les communes pour valoriser leur potentiel touristique, il compte aussi ses détracteurs. Pour certaines associations écologistes comme le réseau Ecoforum, implanté en région Paca, il présente deux défauts : il ne garantit pas la non-toxicité des eaux de baignade et son objectivité est sujette à caution puisqu'il faut payer pour l'obtenir. "Nous soutenons évidemment les communes et les ports de plaisance qui s'engagent dans une démarche de gestion environnementale dans l'esprit des Pavillons bleus - cette démarche est nécessaire - mais nous sommes contre la distribution de certains Pavillons bleus qui trompent les baigneurs", souligne Victor Hugo Espinosa, président d'Ecoforum. "N'est-ce pas un comble qu'encore aujourd'hui les baigneurs n'aient comme seule garantie - et dans le meilleur des cas - que l'eau était sans matière fécale la semaine d'avant ?", interroge-t-il. "Puisqu'il est difficile de garantir une bonne qualité des eaux de baignade en temps réel, une solution serait d'informer les citoyens sur les zones où il ne faut pas se baigner : en quelque sorte, faire une liste des Pavillons noirs, comme l'avait fait Surfrider Foundation", suggère-t-il. Dans la dernière simulation faite par cette association, l'été dernier, sur l'application de la nouvelle directive européenne sur la qualité des eaux de baignade à partir de 2015, le constat était sévère pour les plages françaises : 27% risqueraient d'être déclassées, 171 d'entre elles seraient non-conformes, soit près d'une plage sur dix.
Anne Lenormand