Eaux de baignade - 171 plages françaises seraient menacées de fermeture en 2015 selon Surfrider
L'association Surfrider Foundation Europe a publié le 8 juillet son étude 2009 sur la qualité des eaux de baignade en mer. Cette étude menée chaque année a la particularité de porter sur l'impact qu'a la nouvelle directive européenne 2006/7/CE sur le classement des plages françaises. Pour rappel, cette directive devant être appliquée au plus tard en 2015 impose des valeurs plus strictes sur la pollution bactériologique des eaux et peut conduire à la radiation de certaines plages sur les listes de sites recommandés par la Commission européenne. Un dispositif face auquel l'association s'érige en appelant à une certaine vigilance. Selon elle, ces radiations "amélioreraient faussement les résultats sans qu'aucune politique de lutte contre la pollution ne soit mise en place par les institutions concernées". Or "les critères de qualité des eaux doivent être incontournables et juridiquement contraignants, il est donc nécessaire d'aller au-delà de la simple application des prérogatives européennes".
Cette étude ayant vocation à s'imposer comme un véritable outil de gestion se fonde sur un système de simulation fourni et testé par une collectivité qui préfère rester anonyme, mais qui a d'ores et déjà avancé dans l'évaluation des impacts de ces nouvelles normes européennes. La simulation des classements qu'elle effectue concerne 29 départements côtiers français, outre-mer compris. Soit 1.974 plages pour lesquelles les données ont été recueillies durant la saison balnéaire de 2008.
En permettant aux collectivités d'anticiper sur l'échéance réglementaire, et ce en vue de "conserver nos plages ouvertes", l'étude démontre qu'un nombre important de plages risquent d'être déclassées ou jugées non-conformes en 2015. Plus précisément, 256 plages (63,6%) seront d'excellente qualité, 388 de bonne qualité, 159 de qualité suffisante et 171 (8,7%) seraient interdites à la baignade selon les exigences de la directive. Les départements les plus touchés par les fermetures seraient le Calvados (28 plages sur les 38 recensées), les Alpes-Maritimes (75 sur 150) et la Guyane (totalité des 13 plages fermées). Avec 53 plages à fermer sur les 113 existantes, les Côtes-d'Armor ne seraient pas non plus en bonne posture. De même pour la Manche, l'Ille-et-Vilaine, les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Atlantique et le Pas-de-Calais.
La palme de la bonne qualité revient aux plages de Gironde, des Landes, de la Vendée, de l'Hérault et de Haute-Corse. Au vu de ces résultats, qui sont bien ceux d'une simulation et qui devraient être débattus ce 10 juillet lors de la remise des travaux du Grenelle de la Mer, l'association conclut qu'"il est clair que des mesures adéquates doivent être dès aujourd'hui envisagées afin d'améliorer la qualité de ces eaux et d'éviter le pire d'ici 6 ans". Cet été, l'association publiera des études similaires pour les plages de Belgique, de Suède, du Portugal et des Pays-Bas. Puis, fin août, une synthèse des résultats européens afin d'entamer la rentrée sur de bonnes bases.
Morgan Boëdec / Victoires éditions