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Environnement - Un nouveau label entend garantir des eaux de baignade propres

Un nouveau label garantissant la qualité des eaux de baignade, fondé sur un cahier des charges exigeant et des prélèvements tout au long de la saison estivale, doit permettre aux communes littorales françaises de devancer l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne en 2015. A partir de cette date, toute plage où la qualité des eaux sera jugée "insuffisante" devra en effet être impérativement fermée.
Le logo - une loupe et un nageur stylisés sur fond de flots bleus et blancs - a été symboliquement décerné le 20 juillet à la commune de Cavalaire, sur la Côte d'Azur, par la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno. Cavalaire, qui compte 6.700 habitants hors saison, voit sa population décupler pendant l'été : c'est donc à cette période, de la mi-juin à la mi-septembre, que la commune du Var, classée "station balnéaire" depuis 1956, pratique ses prélèvements d'eau de mer, trois fois par semaine.
Le cahier des charges du label "Démarche Qualité des eaux de baignade", élaboré par le bureau Veritas, est très strict : identification de toutes les sources de pollution potentielles et mise en place d'indicateurs pour les anticiper ; surveillance obligatoire pendant toute la saison de baignade par des prélèvements réguliers ; engagement d'informer le public en cas de problème.
"Ici à Cavalaire, le principal problème viendrait de la survenue d'un orage après une longue période sèche", a expliqué Perrine Desbureaux, qui a piloté le projet chez Veritas. "Auparavant, on s'intéressait surtout aux conséquences d'une pollution et assez peu à ce qui passait en aval. Or 80% des pollutions viennent de terre et les 20% restant sont le fait des bateaux", a rappelé Chantal Jouanno.
Pour Jean-Philippe Morin, responsable des prélèvements à l'Observatoire marin de Cavalaire, la surpopulation temporaire des plages (8.000 personnes par jour), ne pose pas problème a priori. Hormis les orages, il surveille de près les gros bateaux au mouillage, susceptibles de déverser leurs eaux sales dans la baie. Car côté terre, Cavalaire a engagé depuis le milieu des années 90 une démarche de port propre et surtout s'est dotée en 2006 d'une station d'épuration aux normes en partage avec Ramatuelle.
A ce jour, neuf communes du littoral ont déjà satisfait aux critères du nouveau logo. Mais il en reste environ 3.200. Or même si 1,5 milliard d'euros ont été débloqués l'hiver dernier par l'Etat pour accélérer les travaux, de nombreuses communes sont toujours dépourvues de station d'épuration. La situation dans les Alpes-Maritimes est particulièrement préoccupante. De même que sur certaines côtes bretonnes où les eaux des champs chargées de nitrates ruissellent directement dans la mer.

Source AFP