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Culture - Le palmarès 2010 des musées distingue la province, mais Paris concentre 75% de la fréquentation

Le Journal des Arts publie la 7e édition de son désormais traditionnel Palmarès des musées. L'édition 2010 porte sur 340 musées, sur les 600 auxquels le journal a adressé un questionnaire détaillé. L'originalité de ce classement est de se fonder sur un ensemble de critères pondérés - donnant lieu à l'attribution de points - et non pas seulement sur la fréquentation. Outre le classement général, ces critères permettent également d'établir trois sous-classements, portant respectivement sur l'accueil des publics (accessibilité, conférences, librairie, salle dédiée au jeune public, politique tarifaire...), sur le dynamisme des établissements (expositions temporaires, nombre d'entrées, de prêts ou de dépôts, acquisitions, recettes commerciales ou mécénat...) et sur la conservation (restauration, inventaire, composition des équipes scientifiques...). Le classement général donne un podium composé de trois musées parisiens : Quai Branly, Centre Pompidou - MNAM (qui perd la première place) et Louvre. Mais l'on compte aussi quatre musées de province parmi les dix premiers : musée des beaux-arts de Lyon (4e), musée des beaux-arts de Rouen (6e), musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg (9e) et musée des beaux-arts d'Angers (10e).
Si les musées en région font preuve d'une indéniable vitalité, qui leur vaut de bien figurer dans les trois sous-classements, il demeure cependant un écart considérable en termes de fréquentation. Paris et Versailles concentrent ainsi, à elles seules, 75% des visiteurs annuels des musées en France, ainsi que la très grande majorité des visiteurs étrangers (60% des visiteurs au Louvre ou à Orsay, 70% à Versailles...).
Globalement, l'année 2009 restera comme un très grand cru pour les musées, avec une fréquentation en hausse de 4,3%. Cette hausse de la fréquentation s'accompagne d'une augmentation des recettes commerciales (+8,7%), des moyens dévolus à la rénovation du bâti (+13%) ou des budgets d'acquisition (+28%). Selon le Journal des Arts, les musées sont ainsi "de formidables vecteurs de développement économique, particulièrement dans le domaine du tourisme". Il estime d'ailleurs que "les élus locaux l'ont bien compris, eux qui ont multiplié ces dernières années les grands projets culturels", à l'image du Louvre-Lens ou du Centre Pompidou-Metz.   
Mais le Journal des Arts pointe néanmoins quelques sujets d'inquiétude dans ce climat euphorique. Ainsi, les chiffres de fréquentation sont souvent dopés par la gratuité, qui pèse sur les recettes et ne diversifie pas réellement les publics. On observe également une "cadence du 'toujours plus' imposée aux musées" pour créer l'événement en continu. Le journal cite en exemple la manifestation "Normandie impressionniste", pour laquelle des musées se sont vu imposer des modifications de programmation pour y participer (ce qui a d'ailleurs conduit la ville du Havre à refuser, "au vu des sommes exigées par les organisateurs"). Ces évolutions se traduisent également par une hausse continue du coût des expositions (+15% en 2009). Enfin, le Journal des Arts rappelle que les expositions de 2009 ont été programmées avant la crise et que "l'année 2010 pourrait témoigner des premiers signes d'un essoufflement économique obligeant les musées à revoir leur stratégie".

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 

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