Le numéro gouvernemental "Info logement indigne" a déjà traité 2.000 demandes
Le 16 septembre dernier, Julien Denormandie annonçait l'ouverture d'une "plateforme d'accompagnement" pour aider les personnes concernées par l'habitat indigne. Mise en œuvre par le ministère et par l'Anil (Association nationale pour l'information sur le logement) et intitulée "Info logement indigne", cette plateforme repose sur une ligne téléphonique – le 0806.706.806 –, permettant de signaler toutes les situations. Après quelques semaines de fonctionnement, le ministère de la Ville et du Logement publie un premier bilan de ce dispositif. Durant ce court laps de temps, la plateforme a déjà traité 2.000 appels – dont un pic important lors de la semaine du lancement –, soit plus de 60 par jour.
Sans surprise, les départements comptant le plus d'appelants sont à la fois les plus peuplés et ceux comptant le plus de situation de logements insalubres : les Bouches-du-Rhône (167 appels), Paris (134) et le Nord (101). L'appelant peut être bien sûr un locataire, mais aussi un bailleur ou un propriétaire occupant. Il est mis aussitôt en contact avec un conseiller de l'Adil correspondant à son département. Dans le cas d'un locataire, ce conseiller "apprécie et évalue la nature et l'importance des désordres (humidité, risque d'effondrement de la toiture, chauffage défectueux…) du logement, en s'appuyant sur une grille d'auto-évaluation". En fonction des informations recueillies, le conseiller complète cette grille et informe ensuite le locataire sur ses droits et obligations. Il vérifie également si le bailleur a déjà été informé des désordres et selon quelles formalités. Le conseiller peut également proposer un rendez-vous pour faire un point d'ensemble de la situation et accompagner le locataire dans ses démarches (par exemple, l'aider à rédiger un courrier à destination du bailleur). Lorsque l'appelant est un bailleur ou un propriétaire occupant, le conseiller l'informe de ses obligations et des aides financières dont il peut bénéficier pour la réalisation de travaux, ainsi que des démarches d'information à effectuer auprès du locataire. Il lui précise aussi les modalités et les conséquences du mécanisme de conservation provisoire de l'aide personnelle au logement par les CAF (voir notre article ci-dessous du 15 octobre 2010). En cas d'insalubrité – autrement dit de cumul de désordres avec des problématiques d'humidité par exemple –, l'Adil signale, après accord de l'intéressé, la situation à l'agence régionale de santé (ARS). Celui-ci recevra alors une lettre, deux ou trois jours plus tard, pour l'informer de l'orientation du dossier, après validation par les acteurs du Pôle départemental de l'habitat indigne.