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Eau - L'agence Artois-Picardie remonte à la source de la facture d'eau

Pourquoi le prix de l'eau du robinet varie-t-il du simple au double en fonction de la commune ? Essentiellement du fait des investissements engagés pour son épuration, souligne une étude que vient de publier l'agence de l'eau Artois-Picardie.

Le 16 février, l'agence de l'eau Artois-Picardie a publié une enquête sur le prix des services de l'eau. La facture de ces services au "prix moyen du mètre cube" était, comme le souligne cette étude, "auparavant inconnue et indolore par son montant". Mais les choses changent et elle "intéresse depuis peu les élus, les spécialistes de l'eau mais aussi - et surtout - les consommateurs". Dans ce bassin qui comprend une région (Nord-Pas-de-Calais) et trois départements (Somme, Aisne, Oise), la consommation d'eau, proche de 85 m3 par foyer, chute régulièrement de 1 à 2% depuis le début des années 2000. A l'inverse, son prix n'a cessé de croître. Il y a quinze ans, il était de 2,5 euros TTC/m3. Passé à 3 euros il y a dix ans, il dépasse aujourd'hui les 4 euros/m3, soit une facture annuelle standard de plus de 490 euros par ménage.

Pourquoi une telle augmentation ?

La hausse est due essentiellement aux progrès réalisés en matière d'assainissement, dont les coûts se répercutent sur la facture, explique l'étude. L'eau a en effet un coût, qui résulte des charges d'investissement et de fonctionnement engendrées par une série de services dont son stockage, traitement et assainissement après usage. Mais ce prix n'est pas unique : sans que cela soit la règle, il peut être plus élevé dans des communes touristiques du littoral calaisien et plus faible dans des communes rurales du plateau picard. Dans certains cas exceptionnels, il atteint presque les 7 euros/m3 dans la région. Les investissements réalisés, la nature de l'aquifère et d'autres paramètres hydrogéologiques jouent bien sûr dans la balance. Le mode de gestion, également. Selon l'enquête, même si cela reste délicat à comparer, le service assainissement tend à coûter plus cher quand la gestion de l'eau est déléguée au privé. Sa gestion en régie domine dans les communes du bassin, tant pour la fourniture d'eau potable que pour l'assainissement. 

Un effort de synthèse et de transparence

A cet ensemble de données s'ajoute la mise à disposition, par cette même agence de l'eau, d'un outil qui intéressera les élus et citoyens férus de comparaison. Accessible en ligne et conçu comme un observatoire des prix des services, il permet d'effectuer une recherche par commune et donne à voir sur plusieurs années l'évolution du prix de chaque poste recouvrant les coûts d'investissements, d'exploitation du réseau, ainsi que les redevances de prélèvement, de pollution et de modernisation des réseaux. Exemple : à Calonne-sur-la-Lys, une petite commune du Pas-de-Calais, le prix global des services d'eau a été multiplié par deux, essentiellement du fait de l'envolée des postes eau potable et assainissement. De même à Arras et Béthune. Mais pas à Lens ni Saint-Omer, où cette augmentation a pu être contenue.

 

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