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Audiovisuel - La France est désormais entièrement couverte par la TNT

Avec le basculement de la région Languedoc-Roussillon, dans la nuit du 28 au 29 novembre 2011, c'est désormais l'ensemble du territoire qui est couvert par la télévision numérique terrestre (TNT). Ce dernier basculement signifie aussi l'extinction définitive du signal analogique. Languedoc-Roussillon est ainsi la dernière des quatre régions métropolitaines (leur découpage ne correspond pas complètement avec celui des régions administratives), qui ont basculé au second semestre 2011, avec la zone Midi-Pyrénées (englobant une partie de l'Aquitaine), et les zones Alpes et Provence-Alpes. Parti en retard, l'Outre-mer achève, lui aussi, son basculement à la même date, avec le passage à la TNT de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, ainsi que de Saint-Martin et Saint-Barthélemy (la Réunion, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna ayant déjà basculé en septembre et octobre 2011).
Au final, le basculement de l'ensemble des régions françaises s'est effectué entre le 2 février 2010 (basculement de l'Alsace) et le 29 novembre 2011, en respectant le calendrier prévu. Contrairement à certaines inquiétudes sur la perspective de l'"écran noir", cette opération de grande ampleur - pilotée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) - s'est effectuée sans incident significatif. Il est vrai que le volet technique s'est doublé d'un important volet "social" et d'une communication soutenue. Des aides financières ont ainsi été mises en place pour les foyers modestes (25 euros pour l'adaptateur et jusqu'à 120 euros pour l'antenne), tandis que l'intervention de techniciens et de volontaires était proposée aux personnes âgées désorientées par la nécessité de programmer les nouvelles chaînes. Le GIP France Télé Numérique - regroupant à parité l'Etat et les chaînes nationales historiques (France Télévisions, TF1, Canal+, M6 et Arte) - a joué un rôle essentiel en ce domaine. En particulier, les campagnes d'information nationales et locales - largement relayées par les médias régionaux à l'approche du basculement - ont permis un passage sans heurt à la TNT. Dans la sixième vague de son baromètre, rendue publique le 6 avril 2011, l'Observatoire de l'équipement des foyers pour la réception de la télévision numérique (mis en place par le CSA) relevait que 91,6% des foyers disposaient d'au moins un poste de télévision équipé pour la réception numérique.

Des collectivités très investies

De son côté, le CSA a procédé aux ajustements nécessaires, par exemple en décidant le changement des canaux lorsque la qualité du signal diffusé depuis l'émetteur prévu se révélait insuffisante pour tous les multiplex, malgré les interventions du diffuseur. Les derniers changements de canaux en date - qui nécessitent la reprogrammation des chaînes chez les foyers concernés - ont ainsi concerné les émetteurs de Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie) et de la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes).
Les collectivités territoriales ont également joué un rôle dans cette réussite. Dans le cadre de l'article 80 de la loi du 5 mars 2009 relative à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision, nombre d'entre elles ont en effet financé l'installation de réémetteurs dans les zones blanches ou mal couvertes. Le CSA a déjà accordé 263 autorisations de ce type à des collectivités (voir notre article ci-contre du 14 novembre 2011). Celles-ci concernent presque exclusivement des zones très isolées et/ou des zones de montagne.
En dépit des ces équipements, environ 3% de la population métropolitaine resterait privée de la TNT, soit un chiffre inférieur aux 5% initialement envisagés et à l'obligation, fixée par le législateur aux chaînes gratuites, de couvrir en hertzien terrestre au moins 95% de la population. Dans son rapport sur "La réception numérique de la télévision dans les zones de montagne", remis au Parlement en février dernier (voir notre article ci-contre du 21 février 2011), le CSA admet qu'"une petite partie de la population n'aura pas accès à la télévision hertzienne terrestre, et devra accéder à la télévision numérique par d'autres moyens" (installation de réémetteurs ou passage par le satellite). 

 

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