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Audiovisuel - Zones blanches de la TNT : une cinquantaine de collectivités bénéficient d'une aide financière

La commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale a organisé, le 15 mars, une audition consacrée au passage à la télévision numérique terrestre (TNT). Les députés ont ainsi pu entendre les responsables des deux institutions chargées de piloter ce basculement progressif : Michel Boyon, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et deux des membres du Conseil, Nicolas About et Alain Méar, ainsi que Louis de Broissia, président du groupement d'intérêt public (GIP) France Télé Numérique (et ancien sénateur et président du conseil général de la Côte d'Or) et son directeur général, Olivier Gérolami.

Les deux tiers des Français ont déjà basculé

Quelques jours après le basculement réussi de l'Ile-de-France, l'objectif était de "dresser un bilan des premières étapes du passage au tout numérique" et de faire un point sur les effets de la loi du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique. Le président du CSA a qualifié la situation actuelle d'"assez positive". Alors que la loi fixe le taux de couverte par la TNT à 95% de la population (le reste de la population accédant au numérique par d'autres moyens), Michel Boyon estime que "selon nos évaluations, un taux de 96% de réception terrestre des chaînes de télévision devrait être dépassé [le taux final devrait être de 96,7%, NDLR] - et il est possible que nous ayons d'autres bonnes surprises dans les mois qui nous séparent de l'arrêt de la diffusion analogique, à la fin de l'année 2011". A ce jour, le basculement sur le tout numérique est effectif pour 66% des Français et le processus est parfaitement maîtrisé sur le plan technique. En matière de lutte contre la fracture numérique, le président du CSA s'est également félicité de "la forte mobilisation des partenaires auxquels le GIP a fait appel, qu'il s'agisse de La Poste ou de sociétés privées, mais aussi de bénévoles, notamment des centres communaux d'action sociale, qui ont eu un rôle très efficace, en particulier auprès des personnes âgées, isolées ou handicapées".

90.000 interventions auprès des publics fragiles

De son côté, le président du GIP France Télé Numérique a indiqué avoir mené, par le biais de ses prestataires, 90.000 interventions auprès de publics fragiles pour brancher l'adaptateur et régler les canaux des chaînes. Il a également indiqué avoir traité "une cinquantaine de dossiers émanant des collectivités locales - départements, communes ou syndicats". Il s'agit en l'occurrence de demandes d'aide financière pour la mise en place d'équipements alternatifs dans les zones blanches qui ne sont pas couvertes par les émetteurs de la TNT (voir nos articles ci-contre du 30 juin et du 16 décembre 2010). Les premiers virements ont été réalisés le 15 mars et les autres doivent suivre très rapidement, afin de permettre aux communes de voter leur budget au cours du premier trimestre. Pour ce qui concerne les zones de montagnes - qui basculeront parmi les dernières -, le GIP met en place "des équipes techniques renforcées dans ces zones, ainsi que des moyens d'information particuliers, notamment avec la mise à disposition de cartes de couverture par commune" (voir notre article ci-contre du 21 février 2011).
Le GIP réalise par ailleurs des études préalables renforcées, comme il vient de le faire dans le Cantal et en Corrèze. Louis de Broissia a insisté sur la nécessité des échanges entre les collectivités et le GIP. Il a ainsi cité - sans le nommer - le cas d'un conseil général qui affirmait que 6.000 foyers ne seraient pas couverts, alors que le GIP n'en a finalement recensé que 592, en procédant commune par commune. Or la fiabilité de ces éléments chiffrés est essentielle pour effectuer le bon choix des solutions techniques de substitution. France Télé Numérique se penche également sur le cas des DOM et plus particulièrement sur celui du dernier d'entre eux (la collectivité d'outre-mer Mayotte -, "qui pose un problème très spécifique". Seul point faible reconnu par le CSA et le GIP France Télé Numérique : les quelques incidents survenus lors des basculements (Lisieux, Val d'Ajol...) tiennent au fait "que les multiplex et leurs diffuseurs ne se parlent pas, ce qui fait traîner les choses. S'ajoute le fait que certaines associations donnent peut-être à ces difficultés une résonance qui n'a pas lieu d'être".