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Habitat / Social - Hébergement d'urgence : "On suspend les fermetures prévues"

La nouvelle ministre du Logement, Cécile Duflot, a annoncé ce mardi 22 mai son intention de prolonger le dispositif hivernal d'hébergement d'urgence, pour "faire en sorte que d'ici au 31 mai (...), on ne mette plus personne à la rue".
Ce dispositif, mis en place chaque hiver pour assurer l'hébergement des SDF, s'achève traditionnellement en mars. Le précédent gouvernement avait toutefois repoussé cette année l'échéance, avec des fermetures progressives de centres d'hébergement jusqu'à fin juin. Mais une grande partie d'entre eux sont censés fermer entre le 22 et le 31 mai.
"La première décision que j'ai prise en liaison avec Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, c'est de suspendre la fin de la trêve hivernale et de repousser au 31 mai toute décision", a déclaré Cécile Duflot sur Canal + (on relèvera que le terme de "trêve hivernale" concerne en principe non pas l'hébergement d'urgence mais la gestion des expulsions locatives). Il faut "faire en sorte que d'ici au 31 mai, on puisse garder des places et qu'on ne mette plus personne à la rue", a estimé la ministre.
"Il va falloir mobiliser l'ensemble des acteurs pour faire en sorte que les places dans les foyers d'urgence soient libérées par ceux qui ont droit à un logement et accueillir les personnes qui sont en plus grande fragilité dans des lieux d'hébergement de plus grande qualité", a-t-elle ajouté.
"Cette période de prolongation devra permettre à l'Etat et aux associations de procéder à une évaluation et à un diagnostic partagé des besoins en hébergement à l'issue de la trêve hivernale", précise un communiqué du ministère. "On suspend les fermetures prévues, et d'ici au 31 mai, on va recenser toutes les places nécessaires", a ajouté l'entourage de la ministre.

"Une bonne chose" mais... "on se méfie quand-même"

"Il y a des sans-abri qui ont trouvé des solutions, mais d'autres n'ont pas d'autre choix" que de rester dans ces structures, a déclaré à l'AFP Patrick Doutreligne, le président de la Fondation Abbé Pierre, qui a rencontré la ministre le 21 mai et avait évoqué "l'extrême urgence" de ce dossier. S'il salue "une déclaration positive", il tempère : "Mais on se méfie quand-même, le président précédent avait dit aussi qu'il n'y aurait plus personne à la rue".
Matthieu Angotti, directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars), a pour sa part affirmé qu'"on gagne quelques centaines de places qui auraient dû fermer au 31 mai. C'est une bonne chose". Mais "l'autre engagement, encore plus fondamental, c'est qu'il n'y aura pas de fermeture sans solution de ré-hébergement ou de relogement. Ca veut dire qu'on ne fonctionne plus en fonction du thermomètre, mais en fonction des besoins. Cette revendication qu'on porte depuis des années semble avoir été entendue", a-t-il également déclaré (voir notamment notre article du 30 mars 2012).
Le dispositif hivernal permet chaque année de mobiliser - du 1er novembre au 31 mars - jusqu'à 19.000 places supplémentaires d'hébergement d'urgence pour les SDF, en plus des 118.000 places ouvertes toute l'année.

 

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