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Emploi - Emploi des jeunes : Patrick Kanner vante le bilan du quinquennat

325.000 emplois d'avenir, 72.000 jeunes bénéficiaires de la garantie jeunes, 30.000 contrats starter... Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner a fait le point, le 20 septembre, sur les mesures pour l'emploi des jeunes lancées depuis 2012. Il en est persuadé : le chômage des jeunes sera moindre à la fin du quinquennat qu'à son début.

Un bilan aux accents de campagne. "Il y aura moins de chômeurs chez les jeunes en proportion à la fin du quinquennat qu'il n'y en avait depuis 2012." C'est ce qu'a assuré Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le 20 septembre 2016, à l'occasion d'une rencontre organisée le même jour par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Pour le ministre, ce résultat serait "le fruit des créations nettes d'emplois conjuguées aux politiques volontaristes" menées ces dernières années. Pourtant, le chômage des jeunes reste à un niveau très haut. Au deuxième trimestre 2016, il s'élevait pour la France métropolitaine à 23,7%, soit 0,4 point de moins qu'au premier trimestre, mais toujours au-dessus de la moyenne européenne. "La démographie française est la plus forte en Europe, avec 800.000 jeunes qui entrent en activité chaque année. Il faut avoir une croissance suffisante pour répondre aux besoins d'emplois et assurer une insertion professionnelle à ces jeunes", a tenu a rappelé le ministre.

325.000 emplois d'avenir depuis 2012

Patrick Kanner s'est ensuite livré à un bilan de ces mesures engagées, au premier rang desquelles les emplois d'avenir, le dispositif phare du quinquennat en faveur des jeunes. Au total, depuis le début du dispositif en 2012, le ministère comptabilise 325.000 de ces emplois ciblant les 16-25 ans sans diplôme ou faiblement diplômés. Et les premiers commencent à sortir du dispositif. "Il devrait y avoir 100.000 sorties dans les prochains mois, a expliqué Patrick Kanner, Pôle emploi est mobilisé." Le risque étant que ces jeunes, une fois leur emploi d'avenir terminé, rejoignent la liste des demandeurs d'emploi au sein des missions locales, ou bien, s'ils ont plus de 25 ans, directement au sein de Pôle emploi. A la mission locale de Paris, on compte ainsi déjà 700 sortants depuis le début de l'année 2016. 50% ont trouvé une solution soit au sein de la structure qui les accueillait, soit ailleurs, et 30% ont un projet de reconversion ou de formation. Il reste 200 jeunes à placer. La moitié d'entre eux ira chez Pôle emploi, l'autre moitié sera à nouveau suivie par la mission locale. "Nous allons avoir un gros travail à mener avec eux, car ils n'ont pas été embauchés et peuvent vivre cette expérience comme un échec. Nous allons analyser avec eux ce qu'il s'est passé", explique à Localtis Thierry Jarlet, directeur général de la mission locale de Paris.
Il faut dire que le volet formation, qui était l'une des priorités des emplois d'avenir, n'a pas fonctionné comme prévu. D'après le premier bilan qui a été réalisé sur le dispositif fin 2014, 36% seulement des jeunes en emplois d'avenir ont suivi une formation ou devaient en suivre une. "On devrait tendre vers 100% de formations", a affirmé Patrick Kanner, surpris du chiffre, mais "il est encore trop tôt pour dresser un nouveau bilan", a-t-il assuré.
A ce jour, 30.000 contrats starter (lancés en mars 2015 à l'occasion du comité interministériel à l'Egalité et à la Citoyenneté) ont été signés. "C'est peu mais pas neutre", a déclaré Patrick Kanner, alors que les objectifs initiaux ont été légèrement dépassés (à savoir 13.000 en 2015 et 15.000 en 2016). Ces contrats sont destinés à faciliter le recrutement dans le secteur marchand de jeunes rencontrant des difficultés d'insertion sociale et professionnelle. A partir d'une aide financière donnée à l'employeur, ils ont pour but de faciliter l'accès durable à l'emploi.
Patrick Kanner s'est félicité du "rythme d'accès" aux contrats aidés des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

72.000 bénéficiaires de la garantie jeunes

Par ailleurs, au 1er septembre 2016, 72.000 jeunes bénéficient de la garantie jeunes.  L'objectif est d'atteindre 100.000 jeunes d'ici fin 2016 et 200.000 d'ici 2017.
Lancée à titre expérimental dans dix départements, la garantie jeunes a été étendue depuis à trente avant d'être généralisée à partir de 2017, dans le cadre de la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels. 
Enfin, le ministre a égrainé toutes les autres mesures dont peuvent bénéficier les jeunes : la prime d'activité dont 500.000 jeunes bénéficient, l'aide à l'embauche dans les TPE et PME (plus de 500.000 depuis le lancement en janvier 2016, dont 35% en faveur des jeunes de moins de 25 ans), le plan 500.000 formations supplémentaires bénéficiant selon lui à 25% de jeunes, et la nouvelle aide à la recherche du premier emploi (ARPE) créée dans le cadre de la loi Travail (126.000 bénéficiaires à la rentrée 2016). Sans oublier la Grande Ecole du numérique, le meilleur encadrement des stages, la mobilité internationale, le financement du permis de conduire par le compte personnel de formation (CPF) ou encore les mesures en faveur du logement des jeunes (garantie locative)…
Selon le ministre, le prochain grand rendez-vous sera le projet de loi Egalité cet Ctoyenneté qui sera débattu en séance publique au Sénat à compter du 4 octobre pour une adoption définitive avant la fin de l'année. L'une des mesures du texte vise à faciliter l'accès aux jeunes issus des quartiers à la fonction publique territoriale par le biais de l'alternance. En commission, les sénateurs ont étendu la mesure aux deux autres fonctions publiques.

 

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