Emploi d'avenir - Les emplois d'avenir ont amélioré la notoriété des missions locales
La mise en oeuvre des emplois d'avenir a eu un effet positif sur les missions locales. C'est ce que révèle une étude réalisée par l'Association nationale des directeurs de mission locale (ANDML).
L'enquête a été conduite de septembre à décembre 2013 par questionnaire et entretiens qualitatifs auprès des directeurs de missions locales. Elle met en avant le nombre d'emplois d'avenir comptabilisés au 31 décembre 2013 : 85.190, dont 97,3% ont été prescrits par les missions locales et 2,4% par Cap emploi. Des emplois d'avenir qui ont poussé les structures à recruter et à se réorganiser. 58% des directeurs de mission locale interrogés ont ainsi été amenés à recruter spécifiquement pour leur mise en oeuvre et les différentes tâches nécessaires : présentation du dispositif aux élus et acteurs économiques, information auprès des jeunes, repérage des jeunes éligibles et employeurs potentiels, présélection, mise en relation des candidats avec des employeurs, construction du plan de formation, accompagnement…
76% des directeurs de missions locales ont même constitué une équipe dédiée aux emplois d'avenir, "essentiellement par redéploiement compte tenu de la modestie des crédits complémentaires alloués", signale l'étude. Les missions locales ont ainsi reçu 45 millions d'euros supplémentaires pour le déploiement de ces contrats en 2013 et 2014. L'organisation des missions locales a également évolué. "Il a fallu mettre en place, selon les territoires, des modes de travail et d'articulation avec de nombreux partenaires", détaille l'enquête.
Autre impact positif des emplois d'avenir sur les missions locales : la connaissance et la reconnaissance du réseau. Le regard sur les missions locales, dont le travail est souvent peu connu, a changé, comme le montrent les remarques faites par les directeurs des missions locales. "Ce partenariat a permis au secteur non marchand notamment de voir la valeur ajoutée du travail de la mission locale en termes d'accompagnement des jeunes recrutés", signale ainsi un des directeurs interviewés. Au total, près de 80% des directeurs relèvent un changement de regard porté sur les missions locales par les acteurs du dispositif (Pôle emploi, employeurs, Etat, Opca). Et "le lien avec les employeurs s'est particulièrement développé", souligne le document.
Déléguer la gestion des dérogations aux missions locales
Pour 58% des directeurs, le regard porté par les employeurs du secteur marchand sur leur action est bon ou très bon. Ce taux monte à 84% pour le secteur non marchand. Ces résultats sont aussi influencés par le taux de rupture particulièrement bas des emplois d'avenir, qui se situe à 5,7%.
Mais au-delà de ces points positifs, les directeurs de mission locale se sont également exprimés sur les difficultés qu'ils rencontrent. La question des moyens financiers est évidemment centrale. 93% des directeurs estiment que l'adéquation entre les moyens nécessaires et les aides financières est insuffisante ou très insuffisante. Et "les difficultés paraissent s'accroître avec le temps", l'accompagnement dans l'emploi demandant un temps de travail important.
Autre handicap : la pression imposée aux territoires, qui n'ont pas les mêmes problématiques. Le cas des territoires regroupant de nombreux "petits" employeurs et de nombreux secteurs est ainsi cité. Un cas qui est jugé "particulièrement complexe et chronophage outre les problèmes de déplacement et de calendrier". Plus globalement, la volonté d'obtenir des résultats rapidement a entraîné une pression excessive sur le réseau.
Forte de ces constats, l'ANDML a livré quelques préconisations pour la suite de la mise en oeuvre du dispositif. Elle propose notamment de définir un objectif global sur l'ensemble des mesures destinées aux jeunes, pour éviter la concurrence entre les dispositifs. Elle demande qu'une synthèse des recrutements par les collectivités et un bilan des conventions nationales soient réalisés, pour donner une nouvelle impulsion.
L'ANDML estime aussi qu'il faudrait tester une gestion directe des dérogations par les missions locales, pour réduire les délais et la complexité de la procédure. Ces dérogations permettent d'étendre les emplois d'avenir au secteur marchand ou aux diplômés en ZUS. Elles mobilisent actuellement les services des missions locales, ceux de la Direccte et de la sous-préfecture. Enfin, l'association estime qu'il faudrait limiter les exigences en termes de statistiques.