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Emploi des jeunes - Emplois d'avenir : objectifs remplis ?

Après un démarrage poussif, les emplois d'avenir ont pris leur rythme de croisière. D'après le bilan réalisé par le ministère du Travail à l'occasion d'une rencontre entre François Hollande et des jeunes en emploi d'avenir le 11 mars 2014, les objectifs sont atteints, tant au niveau de leur nombre qu'au niveau de leur cible.

Malgré la polémique sur le nombre de contrats effectivement signés (voir encadré ci-dessous), les emplois d'avenir semblent avoir atteint leur cible, à savoir les jeunes les moins qualifiés et les plus éloignés de l'emploi. D'après le bilan fourni par le ministère du Travail le 11 mars 2014, à l'occasion d'une rencontre entre le président de la République et des jeunes en emploi d'avenir à l'Elysée, 83% des jeunes recrutés en emploi d'avenir n'ont pas le bac et 42% n'ont aucun diplôme. Même résultat encourageant pour les jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS) et des zones de revitalisation rurale (ZRR). Plus de 30% des jeunes recrutés le sont dans ces zones ; 17,5% résident en ZUS.
Le ministère insiste également sur l'accompagnement mis en place pour ces jeunes. Fin décembre 2013, 73% des jeunes avaient eu un contact avec un conseiller référent de la mission locale ou de Cap emploi au cours du premier mois de travail et près de 80% au cours des trois premiers mois. Les missions locales ont notamment bénéficié de 30 millions d'euros supplémentaires pour mettre en place ces contrats. Une tâche qui leur a demandé un investissement, notamment sur le plan administratif, jugé parfois un peu lourd.
Autre point positif : le taux de rupture des emplois d'avenir est très faible. Il s'élève à moins de 6%, "alors qu'il est de 10% environ pour les contrats uniques d'insertion (CUI)", comme le précise le ministère dans son dossier. Un phénomène qui s'explique par la forte motivation des jeunes, mais aussi par le travail "conséquent réalisé en amont pendant l'emploi d'avenir, notamment par les missions locales".
Pour un bon nombre (32%), les jeunes ont été recrutés dans le secteur public (administration publique, défense, sécurité sociale) et dans le secteur médico-social (22%). Les organisations patronales, consulaires et syndicales ont quant à elles effectué 9% des recrutements. Les autres secteurs recruteurs d'emplois d'avenir sont les sports et loisirs (6%), l'hôtellerie-restauration (5%) les activités liées à l'enseignement (3%), la construction (3%), et le commerce et la réparation d'automobiles, de motocycles (2%).


150.000 emplois d'avenir d'ici fin 2014

Les recrutements sont ainsi majoritairement (82%) réalisés dans le secteur non-marchand, cible initiale des emplois d'avenir. Dans ce secteur, les associations sont les plus grands recruteurs (35%). Viennent ensuite les collectivités territoriales (30%) et les établissements publics (7,5%).
Les emplois d'avenir ont toutefois été progressivement ouverts plus largement au secteur marchand. La décision se fait au niveau régional, par arrêté du préfet, en fonction de la stratégie de développement économique du territoire. Globalement, "dans de nombreuses régions, le recrutement est ouvert à tous les secteurs d'activité, mais en conditionnant la prescription des emplois d'avenir marchands à la qualité de l'emploi ou du parcours de formation", précise le ministère. Dans ces cas-là, le CDI est le plus souvent privilégié, voire exigé, tout comme le temps plein.
Au niveau de la répartition régionale, la région Ile-de-France affiche le plus grand nombre d'emplois d'avenir conclus (11.735), devant la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (8.567). Suivent les régions Rhône-Alpes (7.907), Languedoc-Roussillon (4.632), Midi-Pyrénées (4.544). Parmi les régions qui affichent un nombre moins important : l'Alsace (1.872) et la Franche-Comté (1.767).
Pour le gouvernement, le déploiement des emplois d'avenir est l'une des clés de la baisse du chômage des jeunes. Leur taux de chômage est ainsi passé de 25% à 22% en 2013, avec 85.000 jeunes chômeurs en moins…
L'objectif du gouvernement pour 2014 est d'arriver à 150.000 emplois d'avenir. Il compte aussi augmenter les recrutements des jeunes résidant en ZUS : 25% en 2014 et 30% en 2015. Une convention a été signée en ce sens, entre le ministère délégué à la Ville et le ministère de l'Emploi, en avril 2013. Des objectifs régionaux ont été fixés en fonction de l'importance de ces zones dans les territoires.

Emilie Zapalski

Emplois d'avenir : quel est le véritable bilan chiffré pour 2013 ?
Lors de sa rencontre le 11 mars 2014 avec des jeunes en emploi d'avenir, François Hollande a affirmé que 100.000 emplois d'avenir avaient été conclus en 2013. De son côté, la Dares, l'organe chargé des statistiques au ministère du Travail, comptabilise seulement 74.873 embauches pour cette période, dans les secteurs marchands et non marchands. Ces données sont encore provisoires et elles n'incluent pas les emplois d'avenir professeurs. Ces derniers sont comptabilisés par le ministère de l'Enseignement supérieur. D'après la Dares, la différence entre les deux bilans chiffrés, provient également du décalage entre la date de prescription du contrat, sa signature, et la date effective d'embauche. Ce qu'elle comptabilise, "ce sont les embauches ; certains contrats signés fin 2013 peuvent avoir un démarrage en 2014 et ne seront donc enregistrés pour nous que sur 2014", explique-t-on à la Dares.

E.Z.

 

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