Open data - Des départements libèrent à leur tour leurs données publiques
Après des colloques organisés par des régions (Bretagne, Aquitaine en partenariat avec la Gironde - voir ci-contre notre article de décembre 2010), après les initiatives de villes (Rennes, Paris, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Marseille, Toulon, Brest, Plouharzel), c'est visiblement au tour des départements d'entrer dans la dynamique de l'open data.
Ainsi, dans la foulée du projet de l'Isère évoqué lors des dernières rencontres d'Autrans, le président du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, a annoncé le 17 juin l'ouverture et la prochaine mise à disposition des données publiques départementales, conformément à l'engagement pris lors de la campagne des élections cantonales d'encourager la création de services publics numériques et innovants. "Notre société connaît un changement profond des pratiques, où la demande participative des citoyens ne cesse de croître, impliquant un nouveau rapport au service public. Ces données sont de nature à améliorer considérablement le quotidien de nos citoyens", a-t-il justifié. L'ouverture des données, ou "open data", permet en effet la mise à disposition de tous, de façon libre et gratuite, des données électroniques. Elle concerne toutes les informations collectées par le département lors de l'exercice de ses missions : transports (routes départementales, réseau public), environnement (espaces naturels sensibles, sentiers pédestres), territoire (limites administratives), social (services sociaux, statistiques). En sont exclues les données nominatives, appartenant à un tiers, ou relevant de la sécurité. Les conseillers généraux viennent donc de décider de mettre ces données publiques à disposition des citoyens, des associations, des entreprises, des chercheurs, pour qu'ils puissent les réutiliser en créant des nouveaux services en ligne, des applications mobiles, etc.
Transparence et innovation
"Si nous voulons associer les habitants à la construction de nos projets, nous devons être transparents et leur transmettre ces données. Plus les citoyens sont informés, mieux ils jouent leur rôle d'acteurs de la démocratie. Notre démarche permet en plus à des entreprises des TIC de développer des applications innovantes. Elle participe directement à l'évolution de la société", a expliqué, de son côté, le président du conseil général de Saône-et-Loire. Arnaud Montebourg l'avait annoncé dès mars dernier, l'assemblée départementale du 18 juin l'a voté à l'unanimité : les données détenues par le département seront rendues publiques d'ici octobre prochain. Les internautes pourront y accéder gratuitement, de chez eux. Ils pourront, par exemple, consulter les cadastres, les circulaires, les règlements, la liste des subventions aux communes ou associations, les frais de représentation et de fonctionnement des élus, la géolocalisation des sentiers de randonnée, les archives numérisées, les catalogues des oeuvres d'art et, de manière générale, tous les documents produits ou utilisés par la collectivité. Pour amorcer les usages, le département prévoit un colloque sur le thème de l'open data avant la fin de l'année. "La Saône-et-Loire s'inscrit donc dans un processus novateur, porteur de débouchés économiques, de démocratie et d'espoir pour ses citoyens et qui contribuera à terme à la modernisation de son institution, à l'efficacité de ses services et à l'efficience de ses politiques publiques", conclut le rapport de présentation de la délibération du conseil général.
La Fondation internet nouvelle génération (Fing) reprend ces arguments - et d'autres tout aussi pertinents - dans un guide pratique de l'ouverture des données publiques territoriales, à l'usage des collectivités et de leurs partenaires. Ce document de 66 pages en version béta est placé sous licence Creative Commons qui permet de le commenter et de le compléter librement.